L’Afrique sous la menace des armes de guerre biologiques et chimiques occidentales: enquête sur le vieux projet d’une Afrique sans les Africains
L’Afrique est incontestablement connue depuis très longtemps par les explorateurs des puissances du monde entier comme étant le continent le plus riche en ressources naturelles du monde. La réalité de cette richesse potentielle à la fois en ressources de la nature et en forces humaines, largement plus importante que la légende, explique sans doute la férocité des appétits des puissances envers ce continent, d’autant plus que celui-ci, berceau de l’homo sapiens, a été par ailleurs le foyer de l’une des plus hautes, belles, profondes et durables civilisations de l’Histoire : la civilisation négro-pharaonique basée sur l’éthique cosmique de la Mâât, dont les valeurs-piliers sont la pratique de la solidarité, la recherche inlassable de la vérité et de la justice.
De fait, les trois grandes prédations extérieures dont le continent africain a été victime, à savoir la Traite Négrière, du 16ème au 19ème siècles, la barbarie coloniale, du 19ème au 20ème siècles, et maintenant la domination néocoloniale et impérialiste occidentale du 20ème au 21ème siècles, ont constamment envisagé la possibilité ultime d’une solution finale contre les habitants du continent africain. C’est ce que nous désignons ici sous l’expression du vieux projet d’une Afrique sans les Africains[1].
La déportation négrière raciste, au fondement de la grande accumulation primordiale du capitalisme occidental et oriental, ne visait pas autre chose que la capture, la confiscation des ressources humaines extraordinaires du continent pour palier le défaut de main d’œuvre efficace et efficiente des empires espagnol, français, britannique, danois, hollandais, entre autres, en concurrence pour la conquête des Indes alors supposées Occidentales, l’Amérique actuelle. Près de 20 millions d’êtres humains, donc potentiellement plus de 40 millions de bras avec leurs descendants potentiels furent ainsi arrachés du continent africain, assimilés de force à de nouvelles identités occidentales et réduits au rang de bêtes de somme dans la production du tabac, du coton, du sucre et des mines des oligarques négriers de la chrétienté occidentale.
La barbare pénétration coloniale de l’Afrique par les puissances occidentales concertées après leur partage de l’Afrique sans les Africains à Berlin, ne visait pas autre chose que la réduction massive de la présence africaine en Afrique. Massacres, ethnocides, génocides, exploitation des populations locales dans d’immenses bagnes de travaux forcés sont le menu quotidien de la Mission Civilisatrice de l’Occident colonial en Afrique. La peur de la puissance démographique africaine est un catalyseur des politiques d’extermination massive pratiquées par les puissances coloniales. Sous la mitraille, les boulets de canons, les razzias, les déportations et les tortures coloniales, la population africaine fondra comme beurre au soleil. Rien que pour le seul Congo, Léopold 1er, roi des Belges qui s’est approprié du territoire au prix d’une série inouïe d’expédition d'une cruauté innommable, massacrera plus de 10 millions de Congolais, avec force mains et têtes coupées en prime.[2]
L’ère néocoloniale africaine du 20ème au 21ème siècles, notamment marquée par un processus de décolonisation truqué par les anciennes puissances négrières et coloniales occidentales, se caractérise également par la même volonté d’amenuisement de la présence démographique africaine, autant sur le continent que dans les diasporas négro-africaines issues des tragédies négrières et coloniales, en Amérique, en Europe et en Asie, sans oublier les îles des océans Atlantique et Indopacifique. Le nombre des Noirs est un fantasme phobique puissant du racisme négrier occidentalo-oriental, tout comme du colonialisme et du néocolonialisme. Le soutien implicite de la puissance française au génocide rwandais en 1994, n’est pas sans rapport avec cette phobie démographique, qu’on retrouvera dans le génocide des Herero de Namibie par l’Allemagne de la fin 19ème au début 20ème, dans l’application du principe du « diviser pour mieux régner », cher aux colons portugais, espagnols, italiens, français, britanniques, arabes, dans leur gestion de la diversité ethnique africaine.
Par quelque bout qu’on prenne l’Histoire africaine, les forces prédatrices qui y opèrent depuis le 16ème siècle notamment, en ont fait un terrain privilégié d’expérimentation et d’application des techniques d’agressivité les plus avancées de l’homo sapiens.
C’est sans doute mu par cette conviction que, dirigeant de premier plan de l’Afrique du Sud sous le régime de l’Apartheid[3], Baltazar Johannes Vorster, Premier ministre sud-africain de 1966 à 1978 a pu dire :
«Notre objectif principal c’est d’avoir une Afrique sans les Africains, et une Afrique sans les Africains, deviendra un paradis terrestre pour l’homme blanc ».[4]
Qui peut nier que des armes qui pourraient éliminer le plus grand nombre d’Africaines et d’Africains sans laisser des traces de leur propre usage, puissent fasciner les héritiers de la vision de Vorster ? C’est manifestement dans cette vision obsessionnelle de l’Afrique sans les Africaines et les Africains que sont nés les premiers laboratoires et projets d’armes de guerre biologiques et chimiques sur le sol africain.
La présente étude s’attachera à faire émerger cette menace réelle en répondant aux questions suivantes : 1) Qu’entend-on par armes chimiques et biologiques aujourd’hui ? 2) Quelles sont les dispositions et les pouvoirs du droit international contemporain contre la fabrication et l’usage des armes chimiques et biologiques ? 3) A-t-il existé et existe-t-il encore des laboratoires d’armes biologiques et chimiques en Afrique ? 4) Que faire devant la réalité et l’ampleur de la menace avérée ?
I
Définition des armes biologiques et chimiques : moyens d’une guerre invisible
On trouve dans un article du GRIP (Groupe de Recherche et d’Information sur la Paix et la Sécurité) basé en Belgique, une définition suffisamment large de la guerre et des armes biologiques et chimiques. On entend par guerre biologique, « l’utilisation intentionnelle de micro-organismes créant des maladies, ou d’autres agents susceptibles de se multiplier (comme les virus, les acides nucléiques infectieux et les prions) contre des humains, des animaux ou des plantes à des fins hostiles. La guerre biologique peut également utiliser des toxines, qui sont des substances produites par des organismes vivants, parmi lesquels les micro-organismes (comme la toxine botulique), les plantes (comme le ricin), ou les animaux (comme le venin de serpent). Les toxines synthétiques, utilisées à des fins hostiles, sont aussi des armes biologiques. »[5]
Les agents biologiques utilisables comme armes sont donc des bactéries, des virus, des rickettsies, des fungi ou des toxines de toutes sortes.
Quels avantages procure l’usage de ces armes biologiques et chimiques à leurs détenteurs ? On s’accorde autour de deux avantages récurrents : l’efficacité létale plus ou moins avérée et l’invisibilité potentielle de leurs utilisateurs et de leurs contenus. Une arme chimique et biologique peut aisément tuer un très grand nombre de personnes, selon un schéma relativement prévisible. Elle peut ainsi être manipulée comme moyen d’ajustement, à la hausse ou à la baisse, voire de modification d’une population humaine, animale ou végétale, à des fins d’hostilité avantageuse. D’autre part, les armes biologiques et chimiques, utilisées dans certaines conditions, peuvent être indétectables, ce qui décharge potentiellement leurs usagers réels et potentiels des responsabilités civiles et pénales liées aux conséquences de leur usage. Ainsi l’usager bénéficierait du « Ni vu, ni connu, pas pris ». Les armes biologiques et chimiques sont ainsi les moyens idéaux d’une guerre invisible et d’autant plus redoutable.
Comment s’étonner dès lors du nombre de pays[6] impliqués dans la recherche sur de telles armes, soit pour les développer, soit pour se préparer à se défendre contre elle ? Car l’alternative tragique dans laquelle leur découverte place les Etats est terrible. C’est un dilemme cornélien. Soit un Etat ne développe pas ces recherches d’armes biologiques et chimiques, et alors il sera à la merci des puissances étatiques ou non étatiques rivales ; soit un Etat développe ces recherches, et il pourrait par la force des choses en utiliser de façon agressive les résultats contre une partie de ses propres populations ou contre les pays étrangers, ce qui entraînerait un engrenage de prolifération des dites armes biologiques et chimiques à travers le monde.
La gestion des armes biologiques et chimiques, autant dans une perspective agressive que dans une perspective défensive s’avère, dans tous les cas, fort délicate. C’est cette difficulté que souligne Cédric Poitevin, chargé de recherche au GRIP :
« Pour qu'un agent biologique puisse être utilisé comme arme, il doit remplir plusieurs conditions : produire un effet donné de manière uniforme et à grande échelle ; être stable durant la production, le stockage et le transport ; se disséminer efficacement et rester stable après la dissémination. L'efficacité des armes biologiques modernes dépend donc de nombreux facteurs : la qualité de l'agent, l'effectivité de la dissémination (au moyen de munitions explosives, de sprays ou de dispenseurs) ou encore les conditions météorologiques[3].Pour ces raisons, jusqu'à ce que les récentes évolutions de la biotechnologie n'ouvrent de nouvelles perspectives, ces armes ont été considérées comme présentant plus d'inconvénients que d'avantages militaires (faible utilité opérationnelle, danger pour l'assaillant et peu d'efficacité létale) et n'ont été que rarement utilisées dans les guerres ».[7]
II
Dispositions législatives internationales sur les armes biologiques et chimiques
La coutume juridique internationale dispose que les armes biologiques et chimiques sont interdites. Cette tradition est consignée dans quatre textes fondamentaux :
a) Le protocole de Genève de 1925
b) La Convention de 1972 contre les Armes Chimiques et Biologiques
c) La Convention de 1992 sur les Armes Chimiques
d) Les résolutions des Nations Unies, 1540 (2004) et 2325 (2016)
Citons-en quelques extraits pour illustrer cette tradition de l’interdiction, qui contraste cependant avec l’absence de moyens de coercition suffisants contre la recherche, la fabrication et l’usage des armes biologiques et chimiques.
Extrait du Protocole de Genève :
« Les plénipotentiaires soussignés,
-au nom de leurs Gouvernements respectifs:
considérant que l’emploi à la guerre de gaz asphyxiants, toxiques ou similaires, ainsi que de tous liquides, matières ou procédés analogues, a été à juste titre condamné par l’opinion générale du monde civilisé,
considérant que l’interdiction de cet emploi a été formulée dans des traités auxquels sont Parties la plupart des Puissances du monde,
dans le dessein de faire universellement reconnaître comme incorporée au droit international cette interdiction, qui s’impose également à la conscience et à la pratique des nations, déclarent:
que les Hautes Parties Contractantes, en tant qu’elles ne sont pas déjà Parties à des traités prohibant cet emploi, reconnaissent cette interdiction, acceptent d’étendre cette interdiction d’emploi aux moyens de guerre bactériologiques et conviennent de se considérer comme liées entre elles aux termes de cette déclaration.
-les Hautes Parties Contractantes feront tous leurs efforts pour amener les autres États à adhérer au présent Protocole. Cette adhésion sera notifiée au Gouvernement de la République française et, par celui‑ci, à toutes les Puissances signataires et adhérentes. Elle prendra effet à dater du jour de la notification faite par le Gouvernement de la République française.
-le présent Protocole, dont les textes français et anglais feront foi, sera ratifié le plus tôt possible. Il portera la date de ce jour. »[8]
Extrait de la Convention de 1972 :
« Art. 1
Article premier. Chaque Etat partie à la présente Convention s'engage à ne jamais, et en aucune circonstance, mettre au point, fabriquer, stocker, ni acquérir d'une manière ou d'une autre ni conserver :
1) Des agents microbiologiques ou autres agents biologiques, ainsi que des toxines quels qu'en soient l'origine ou le mode de production, de types et en quantités qui ne sont pas destinés à des fins prophylactiques, de protection ou à d'autres fins pacifiques;
2) Des armes, de l'équipement ou des vecteurs destinés à l'emploi de tels agents ou toxines à des fins hostiles ou dans des conflits armés. »[9]
Extrait de la Convention de 1992 :
« ARTICLE PREMIER
OBLIGATIONS GENERALES
1. Chaque Etat partie à la présente Convention s'engage à ne jamais, en aucune circonstance :
a) Mettre au point, fabriquer, acquérir d'une autre manière, stocker ou conserver d'armes chimiques, ou transférer, directement ou indirectement, d'armes chimiques à qui que ce soit;
b) Employer d'armes chimiques;
c) Entreprendre de préparatifs militaires quels qu'ils soient en vue d'un emploi d'armes chimiques;
d) Aider, encourager ou inciter quiconque, de quelque manière que ce soit, à
entreprendre quelque activité que ce soit qui est interdite à un Etat partie en
vertu de la présente Convention.
2. Chaque Etat partie s'engage à détruire les armes chimiques dont il est le propriétaire ou le détenteur, ou qui se trouvent en des lieux placés sous sa juridiction ou son contrôle, conformément aux dispositions de la présente Convention.
3. Chaque Etat partie s'engage à détruire toutes les armes chimiques qu'il a abandonnées sur le territoire d'un autre Etat partie, conformément aux dispositions de la présente Convention.
4. Chaque Etat partie s'engage à détruire toute installation de fabrication d'armes chimiques dont il est le propriétaire ou le détenteur, ou qui se trouve en un lieu placé sous sa juridiction ou son contrôle, conformément aux dispositions de la présente Convention.
5. Chaque Etat partie s'engage à ne pas employer d'agents de lutte antiémeute en tant que moyens de guerre. »[10]
Une lecture transversale de ces extraits établit qu’au-delà des bonnes intentions, les moyens de contrôle et de coercition contre la recherche, la fabrication et l’usage étatiques des armes de guerre biologiques et chimiques sont extrêmement limités. Dans la Convention de 1992 en particulier, tout comme dans les Résolutions onusiennes, c’est à chaque Etat que revient finalement la régulation de ses propres usages. La question évidente est alors : pourquoi un Etat fabricant, détenteur ou utilisateur des armes biologiques et chimiques se sanctionnerait-il lui-même ? Certes, de nombreux Etats ont complété cette armature prohibitive du droit coutumier international par une législation nationale du même allant. Est-ce pour autant assez pour des magistrats nationaux poursuivent des gouvernants pour l’implémentation de pratiques transgressant ces interdictions ? Il y a loin de la cuillère à la bouche dans cette affaire.
III
Présence historique et contemporaine des armes biologiques et chimiques en Afrique
Commençons par l’atavisme impérialiste[11] le plus ancien[12]. Dans leur action prédatrice, le capitalisme négrier[13], la barbarie coloniale[14] et le cynisme néocolonial occidentaux et orientaux se sont souvent servis des armes de guerre biologiques et chimiques contre les populations africaines : pollution criminelle des cours d’eau[15] et des puits, destruction chimique des plantations, usages d’armes létales massives comme le napalm[16], empoisonnement des personnes[17], des troupeaux vitaux, contamination criminelle des animaux de consommation, sont monnaies courantes dans les actions de guerre des colons français, anglais, portugais, allemands et arabes en Afrique.
C’est ainsi que parlant, entre autres usages flagrants des armes chimiques et biologiques en Afrique, Raphaëlle Branche, revenant sur la Guerre de la France contre les peuples colonisés d’Algérie, commente :
« Parler de l’usage du napalm par la France durant la guerre d’indépendance, c’est revenir sur un déni d’État. À l’instar d’autres armes chimiques, ce produit a été utilisé en dépit des conventions de Genève dont Paris était signataire. S’il est difficile de dresser un bilan complet aujourd’hui, les témoignages sont là pour rappeler l’étendue de cette violence »[18]
Au cœur du 20ème siècle, c’est cependant le projet COATS, mis en place par la régime ségrégationniste et raciste de l'Apartheid en Afrique du Sud qui inscrit au cœur d’une institution africaine, la recherche, la fabrication et l’usage des armes biologiques et chimiques contre des populations africaines.
Un reportage de Robert Cohen sur la chaîne européenne Arte[19], a reconstitué les conditions de mise en place de ce laboratoire explosif en Afrique du Sud. L’histoire remonte à la guerre d’indépendance en Rhodésie (Zimbabwé actuel), entre les colons blancs et les indépendantistes africains. La milice raciste coloniale des Cellous Scouts, use alors, dans la région de Nkayi, des années 70 aux années 80, d’une terrible méthode : la dispersion par voie aérienne du bacille du Charbon, qui contaminera plus de 10 000 personnes dans le bastion de la résistance anticoloniale africaine. Chargé de ce projet, le tristement célèbre Docteur-la-mort, Wouter Basson, échappera malgré plusieurs années d’un procès bien documenté pour plus de 60 chefs d’accusation, à la moindre condamnation.
Le Projet COATS est le résultat du transfert vers l’Afrique du Sud des méthodes de travail des Cellous Scouts testées au Zimbabwé. En s’appuyant sur des sociétés écrans, des comptes offshores, des services secrets étrangers occidentaux, et notamment américains, britanniques et suisses, le régime raciste sud-africain, au nom de la doctrine préventive du droit à l’attaque pour se défendre notamment de ses ennemis intérieurs, les résistants noirs, va encourager la recherche des techniques biologiques et chimiques les plus létales possibles. On découvre ainsi que l’Afrique du Sud sous l’Apartheid, servait aux services secrets occidentaux de terrain favori pour faire le sale boulot des recherches scandaleuses d’armes biologiques et chimiques. Pour les services secrets britanniques, américains et européens en coopération avec le laboratoire lugubre du Dr Wouter Basson en Afrique du Sud raciste, il s’agissait ni plus ni moins que de travailler activement à la maîtrise de la croissance démographique de la population noire. On avançait ainsi, pêle-mêle, sur la mutation des virus du Choléra, de la Typhoïde, on développait des germes dangereux sans antidotes connus, dans le but notamment de constituer une « bombe noire », c’est-à-dire des armes biologiques et chimiques susceptibles d’éliminer spécifiquement les populations noires.
Le tristement célèbre docteur Wouter Basson, exempté en 2002 de toute condamnation en raison de sa complicité avec les services secrets des grandes puissances occidentales, reconnaîtra ainsi :
« Nous avions pour objectif de synthétiser une certaine protéine présente dans le sperme à des fins contraceptives. L’idée était que si on pouvait immuniser une femme contre ce sperme, on la rendrait stérile »[20]
L’arrivée de l’ANC du héros noir Nelson Mandela au pouvoir en Afrique du Sud dès la première moitié des années 90, va sonner le déclin, puis le démantèlement du très criminel projet COATS. Mais comme le montre le documentaire que nous commentons, les archives biologiques de ce laboratoire de mort seront récupérées par les partenaires occidentaux du projet COATS et en partie, dissimulés en Afrique du Sud dans les caches des savants sulfureux du style de Wouter Basson et de sa nébuleuse. On comprendra ainsi le lien entre les contaminations criminelles à l’Anthrax aux USA et les recherches abominables du projet COATS en Afrique du Sud, où de nombreux personnages communs seront repérés. Comme un effet boomerang, les travaux africains des funestes laboratoires occidentaux d’armes biologiques et chimiques reviennent ravager leurs sponsors. Ironie de l’Histoire.
Voici ce qu’écrit alors, le 15 octobre 2001, Philippe Bolopion, un correspondant de Radio France Internationale (RFI) aux Etats-Unis :
« Dans tout le pays, la peur de l'anthrax s'est répandue comme une traînée de poudre. Plusieurs grands médias ont fermé leurs locaux à courrier. Des entreprises les ont imités après l'annonce que Microsoft était touché. De nombreux particuliers sont désemparés. En Floride, des personnes ont appelé des officiers de police pour leur demander de trier leur courrier. D'autres affirmaient même ne plus oser s'approcher de leur boîte aux lettres. Les services postaux ont donné des consignes de vigilance très strictes. Les Américains ne doivent pas ouvrir les courriers suspects, mais les isoler et appeler l'inspecteur des postes. La psychose est particulièrement sensible à New York, déjà fragilisée par les attentats du 11 septembre. Les demandes d'antibiotique Cipro, censé guérir la maladie du Charbon, ont littéralement explosé. De plus en plus de personnes se présentent dans les services d'urgence, persuadées d'avoir été exposées.
Dans tous les Etats, les cas non confirmés, les fausses alertes et les canulars se multiplient, impliquant presque toujours des poudres suspectes. Le trafic aérien a également été perturbé. Un avion à destination de Denver a atterri d'urgence à Indianapolis après qu'une poudre, finalement non toxique, a été trouvée dans un placard. Un autre avion a été maintenu au sol quatre heures durant, en Californie. Un passager avait été vu en train de mettre de la poudre dans le système d'aération. Une tente de décontamination a été mise en place, et le passager suspect déshabillé, lavé au détergent et habillé d'une combinaison étanche. Après vérification, la «poudre» n'était que des confettis, tombés d'une carte de voeux.
Les autorités s'efforcent de rassurer la population alors que la panique semble gagner le pays. Selon le ministre de la santé Tommy Thompson, les Etats-Unis disposent de plus de 2 millions de doses d'antibiotiques. De quoi traiter deux millions de personnes pendant 60 jours en cas d'exposition à la maladie du charbon. Il demandera au Congrès 1 milliard de dollars supplémentaires, pour approvisionner les stocks, « juste pour être sûr que les Américains, où qu'ils se trouvent dans le monde, seront protégés ».[21]
Est-ce pour autant que le danger des armes biologiques et chimiques aura été écarté d’Afrique avec le démantèlement du projet COAST ? L’actualité dément cet optimisme espéré, au moins dans trois directions : les révélations internationales sur les nouveaux laboratoires de guerre biologique et chimique en Afrique ; les projets antinatalistes suspects de nombreuses ONG humanitaires en Afrique ; les débordements stratégiques possibles de la guerre totale d’influence entre les deux grands blocs eurasiatiques occidental et russo-chinois sur le continent africain.
En effet, courant mai 2022, le Général Igor Kirilov, Commandant de la Force de protection chimique et biologique des Forces Armées Russes, met les pieds dans le plat de l’omerta régnante sur les laboratoires d’armes biologiques et chimiques en Afrique en révélant l’existence de quatre laboratoires américano-nigérians travaillant sur ces questions délicates dans le territoire nigérian. Il accuse ni plus ni moins lesdits laboratoires américains au Nigéria d’être à l’origine de la diffusion de la variole du singe, une pathologie caractérisée par des éruptions cutanées, de la fièvre, des maux de tête , des douleurs à l’estomac et le gonflement tout aussi douloureux des dorsales.
« Against the background of numerous cases of U.S. violations of biosafety requirements and facts of negligent storage of pathogenic biomaterials, we call on the leadership of the World Health Organization to investigate the activities of U.S.-funded Nigerian laboratories in Abuja, Zaria, and Lagos and inform the world community about its results »[22]
Et d’ajouter :
« According to available information, there are at least four Washington-controlled biolaboratories operating in Nigeria »[23]
En attendant la conclusion des enquêtes internationales requises par la Russie, il va de soit pour l’Afrique que cette révélation relance la question de l’actualité de pratiques nationales et internationales de fabrication de matériels biologiques et chimiques potentiellement dangereux pour la survie des populations africaines en général. D’autant plus qu’au même moment, de nombreuses organisations de la société civile internationale et notamment occidentale prospèrent en Afrique dans des projets humanitaires dont la constante la plus récurrente est le contrôle, la réduction, voire l’amenuisement de la natalité humaine en Afrique. Etonnamment, en effet, quand la Fondation Bill et Melinda Gates finance pour 45 millions de dollars un programme d’aide à la nutrition en Afrique, c’est en l’assortissant d’un programme de planification familiale[24], alors que l’Afrique n’est surtout pas surpeuplée. Quand la même Fondation finance la lutte contre la Malaria en Afrique, c’est en opérant en même temps dans un programme de modification génétique des anophèles gambiae,[25] que 92 millions de dollars sont alloués, avec des populations africaines à chaque fois transformées en cobayes d’expérimentations bien souvent peu concluantes et aux conséquences difficilement maîtrisables.
Ceci est d’autant plus inquiétant que les technologies du forçage génétique (G.D.O. Genetic Drive Organism) semblent prendre de l’ampleur en Afrique, tout en étant au centre de l’intérêt de la haute recherche stratégique américaine, tel le projet « Safe Genes »[26] du laboratoire militaire Jason. Par forçage génétique[27], en entend une technique capable de modifier génétiquement le fonctionnement sexuel d'un organisme vivant, de telle sorte qu'il transmette cette modification aux générations futures et finalement à l'ensemble de sa population descendante. A terme, on pourrait par exemple aboutir à la non-reproductibilité de l’ensemble des individus d’une espèce vivante, donc à une disparition par suite de stérilisation générationnelle. Comment ne pas s’étonner que les possibilités de manipulation génétique des démographies humaines, animales et végétales que procurent les techniques de forçage génétique attirent massivement vers le champ d’expérimentation africain, les capitaux de Bayer, Monsanto, Cibus, Biosciencia, Syngenta, Corteva Agroscience, Agrogene, l’agence américaine DARPA[28], California Cherry Board, Us Citrus Research Board, Oxitec et bien sûr la Fondation Bill et Melinda Gates ?
Pourtant, ce n’est pas faute d’être prévenus des dangers de leurs travaux à risques que les obsédés du forçage génétique persistent à faire des populations africaines les cobayes involontaires de leurs ambitions douteuses. C’est ainsi que l’usage du forçage génétique dans le cadre du Projet Target Malaria a conduit à une levée de boucliers au Burkina Faso, que commente ici un observateur bien averti :
« Au Burkina Faso, de nombreux groupes se sont mobilisés pour s’opposer au projet Target Malaria. Ce n’est pas la première fois que ce pays est confronté aux modifications génétiques : en 2008, lorsque le coton burkinabé a été dévoré par les ravageurs, le pays a introduit des semences OGM de coton Bt produites par Monsanto (aujourd’hui Bayer). Le coton ainsi produit ne contenait pas de parasites, mais il s’est avéré de moindre qualité, et la chute de son prix a entraîné une diminution de la valeur de sa production.
Le 2 juin 2018, le Collectif citoyen pour l’agroécologie et des centaines de paysannes et de fermières réuni·es à Ouagadougou brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Stop et dégage : OGM, niébé Bt, moustiques génétiquement modifiés » ou encore « Monsanto, Target Malaria et Bill Gates : respectez l’Afrique souveraine ». Ces groupes veulent que les risques des technologies GM soient évalués sur le long terme, que les contre-expertises nécessaires soient effectuées, et qu’un moratoire sur le forçage génétique soit mis en place dans le même temps.
Au-delà des conséquences inattendues de la dissémination des moustiques, les dynamiques de pouvoir en jeu se révèlent être également injustes : on a là affaire à un consortium principalement financé par de puissantes institutions étrangères, qui introduit une nouvelle technologie développée dans un laboratoire britannique, pour la mettre en œuvre dans une communauté rurale d’Afrique de l’Ouest. Il n’est pas surprenant que la Coalition pour la protection du patrimoine génétique africain (Copagen) ait dénoncé publiquement le fait que Target Malaria utilise le Burkina Faso pour ses expériences — les « Burkinabés sont utilisés comme cobayes » — et ait sommé le Centre pour la Biosécurité de ne pas autoriser la dissémination de ces moustiques .
Target Malaria persiste à dire qu’il travaille avec les communautés locales et obtient leur consentement avant de relâcher les moustiques, mais il n’existe dans les langues locales aucun mot correspondant au mot « gène » 1. Les entretiens avec les habitant·es des villages ciblés indiquent que ces derniers ne se figurent pas vraiment la façon dont fonctionne le forçage génétique . La technologie en question est déjà très difficile à comprendre ; elle l’est encore plus pour les communautés rurales qui ne disposent pas des informations suffisantes sur les origines et les détails de la transmission du paludisme. Peut-on réellement, dans ce cas, parler de consentement ? Des groupes comme Le Réseau Tiers-Monde (Third World Network), le Centre africain pour la biodiversité (African Center for Biodiversity) et le Groupe ETC essaient par conséquent d’alerter sur les lacunes des réglementations burkinabés en matière de biosécurité, qui ne contiennent pas de directives spécifiques quant à l’évaluation des risques liés aux moustiques GM. Par ailleurs, lors de la vingt-deuxième réunion de l’Organe subsidiaire chargé de fournir des avis scientifiques, techniques et technologiques (OSASTT-22, où des délégués des gouvernements du monde entier se réunissent pour discuter de sujets clés pour la biodiversité) de juillet 2018 à Montréal, le représentant du consortium Target Malaria, Elinor Chemonges représentait également le gouvernement de l’Ouganda, dans un conflit d’intérêts très clair. »[29]
On voit donc, en conclusion, qu’il y a bien pour l’Afrique contemporaine, péril en la demeure. D’où les sept recommandations que nous formulons dans les lignes qui suivent :
1) Les pays africains doivent faire l’état des lieux de l’ensemble des laboratoires biologiques et chimiques opérant sur le sol africain et affirmer leur souveraineté sur la définition des priorités de la recherche scientifique sur le territoire africain ;
2) Une inspection militaire spéciale des laboratoires biologiques et chimiques, spécialisée, bien formée et bien financée doit être mise en place aux échelons national, régional et continental afin de maîtriser l’ensemble des contenus expérimentaux et scientifiques investigués dans les laboratoires biologiques et chimiques africains, aux fins d’en maîtriser les usages agressifs ou létaux potentiels, voire de les éliminer ;
3) Une éducation de base, du primaire à l’université, aux grands enjeux de la sécurité biologique et chimique des populations humaines, animales et végétales du continent doit être assurée à l’ensemble des générations africaines contemporaines ;
4) Une sensibilisation des sociétés civiles par les médias mainstream et les réseaux sociaux aux pièges sécuritaires de l’humanitarisme instrumental s’impose ; les armes de guerre biologique et chimique doivent être placées sous le feu critique du débat public africain, afin d’élever une prise de conscience collective comme phare du continent ;
5) Une politique de sécurité continentale contre les armes chimiques et biologiques doit naître de la convergence des politiques nationales en ces domaines et de la mise en commun urgente des savoirs nécessaires à la maîtrise de ces enjeux. Ce qui en fait un domaine essentiel de l’intégration sécuritaire africaine ;
6) Une Agence Continentale de Lutte contre les Armes de Guerre Biologiques et Chimiques, cofinancée par les pays africains, doit rassembler d’urgence les meilleurs experts du continent, et réfléchir à éclairer les politiques en élaborant des modèles intégrant la dynamique du monde multipolaire en gestation ;
7) Une législation nationale et continentale africaine affirmant clairement les principes de civilisation africains dans la maîtrise des armes biologiques et chimiques doit voir le jour et entrer en débat avec la jurisprudence internationale.
En réalité, c’est de l’avenir de toutes les Africaines et de tous les Africains, mais aussi du monde multipolaire de nos aspirations les plus légitimes, qu’il est question dans la confrontation à cette menace apocalyptique. C’est en réalité une nouvelle politique de civilisation[30], pensée, remémorée, voulue et assumée par les Africaines et les Africains pour l’Afrique, dans un monde libéré de l’hégémonisme monopolaire de l'Occident et des potentats africains anti-Africains qui s’impose comme tâche et vocation citoyenne collective.
[1] Antoine Glaser, Stephen Smith, L’Afrique sans Africains, Le rêve blanc du continent noir, Paris, Stock, 1993
[2] Le livre de Marc Wiltz, Il pleut des mains sur le Congo, Editions Magellan, 2015 réveillera les plus sceptiques.
[3] https://www.lemonde.fr/archives/article/1970/06/19/le-danger-ce-ne-sont-pas-les-noirs-nationalises-mais-les-noirs-denationalises-nous-declare-m-john-vorster_2638212_1819218.html
[4] https://frwiki.fr/Lexique/John_Vorster:; https://www.politicsweb.co.za/news-and-analysis/bj-vorster-and-the-sultans-horse;
[6] « Malgré le danger que représentent ces armes, susceptibles de tuer à grande échelle, de nombreux pays se sont lancés dans des programmes de recherche et développement (R&D) : l'Allemagne, le Canada, la France, la Hongrie, l'Italie, le Japon, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l'Union soviétique. Parmi ceux-ci, le Japon est le seul à avoir utilisé ces armes sur les champs de bataille lors de la Seconde Guerre mondiale, et cela avec très peu de succès. Durant la Guerre froide, les Etats-Unis et l'Union soviétique ont mis en place des programmes d'armes biologiques offensives sur une très grande échelle. » , observe Cédric Poitevin, dans l’article du GRIP que nous commentons.
[7] https://grip.org/controle-de-linterdiction-des-armes-biologiques-un-etat-des-lieux/ , article de Cédric Poitevin, 2006
[9] https://ihldatabases.icrc.org/applic/ihl/dih.nsf/Article.xsp?action=openDocument&documentId=6FEFB8ECF742057FC12563BD002C1B58
[11] « A l’aune de l’Histoire récente, cette complaisance occidentale face à de telles méthodes n’est pas surprenante, puisque les systèmes nationaux de distribution d’eau ont été systématiquement visés durant les « guerres propres » des puissances de l’OTAN (Golfe, Yougoslavie, Afghanistan, Libye), et dans les « guerres inavouables » où elles sont clandestinement impliquées (Yémen, Syrie). » https://www.contrepoints.org/2017/01/07/277005-leau-sale-guerres-propres-occidentales
[12] Mathieu Rigouste montre clairement à quel point la domination coloniale ne recule devant rien pour sa sécurité :, « L’ennemi intérieur, de la guerre coloniale au contrôle sécuritaire », Cultures & Conflits [En ligne], 67 | automne 2007, mis en ligne le 04 janvier 2010, consulté le 31 octobre 2022. URL : http://journals.openedition.org/conflits/3128 ; DOI : https://doi.org/10.4000/conflits.3128
[13] Le livre d’Eric Williams, Capitalisme et esclavage, 1944, le montre bien ; https://www.presenceafricaine.com/livres-histoire-politique-afrique-caraibes/597-capitalisme-et-esclavage-9782708709638.html
[14] « L'armée française a pourtant, d'après ses propres archives, assassiné Ruben Um Nyobé, secrétaire général et leader charismatique de l'UPC, en septembre 1958. Ses services secrets ont, comme l'ont avoué plusieurs de leurs responsables, fait empoisonner à Genève Félix-Roland Moumié, président de l'UPC, en octobre 1960. L'aviation française a, toujours d'après les archives françaises, tiré à l'ouest du Cameroun des centaines de milliers de cartouches entre décembre 1959 et septembre 1960... » https://www.lemonde.fr/idees/article/2011/10/04/la-guerre-coloniale-du-cameroun-a-bien-eu-lieu_1581974_3232.html
[16] https://blogs.mediapart.fr/sam-la-touch/blog/150913/gestapo-napalm-et-massacres-francais-au-cameroun-1956-1971-dans-la-plus-grande-indifference
[17] Aux Antilles pendant la Traite négrière, la psychose à l’empoisonnement faisait rage, chez les colons comme chez les colonisés . Voir l’article de Geniève Léti, « L’empoisonnement aux Antilles françaises à l’époque de l’esclavage (1724-1848) », https://books.openedition.org/pur/97676?lang=fr
[18] Raphaëlle Branche, « France-Algérie, deux siècles d’Histoire : quand la France ‘pacifiait’ au Napalm, mai 2022, https://orientxxi.info/magazine/quand-l-armee-francaise-pacifiait-au-napalm,5638 . Il est à souligner que « Le napalm, inventé en 1942, est de l'essence gélifiée, habituellement utilisée dans les bombes incendiaires. Sa formule est faite pour brûler à une température précise et coller aux objets et aux personnes. En 1980, son usage contre les populations civiles a été interdit par une convention des Nations unies ainsi que par le Droit international humanitaire, prenant sa source dans les Conventions de Genève, qui proscrit toutes armes ne faisant pas la distinction entre les civils et les combattants. » Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Napalm
[19] https://www.dailymotion.com/video/xes45w Armes Biologiques : Afrique du sud - Projet Coast (1) / Suite 2 :
http://www.dailymotion.com/video/xes42t_armes-biologiques-afrique-du-sud-2_news
[20] Documentaire d’Arte, par Robert Cohen, plus haut cité.
[21] Philippe Bolopion, « Alerte à l’Anthrax », 15 octobre 2001 , sur RFI, http://www1.rfi.fr/actufr/articles/022/article_10713.asp
[22] https://www.telesurenglish.net/news/Russia-Asks-for-Investigation-of-US-funded-Biolabs-in-Nigeria-20220527-0029.html
[23] Idem, op.cit.
[24] https://www.voaafrique.com/a/la-fondation-gates-va-investir-45-millions-de-dollars-au-burkina/4220656.html
[27] https://www.etcgroup.org/content/driven-extinction : « As part of our contribution to a new Global Citizen’s Report ‘Gates to a Global Empire’, we explore the way in which the Bill and Melinda Gates Foundation (BMGF) is forcing dangerous gene drive technologies onto the world. BMGF is either the first or second largest funder of gene drive research (alongside the shadowy U.S. military organisation Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA) whose exact level of investment is disputed). BMGF have also funded and influenced lobbyists, regulators, and public narratives around gene drives, in an attempt to push this dangerous sci-fi sounding technology into real world use, shifting research priorities on industrial agriculture, conservation and health strategies along the way, and attracting the interest of the military and agribusiness sectors alike. »
[29] « Forcer les gènes et l’Afrique : Enquête sur le forçage génétique des moustiques » Par Zahra Moloo, septembre 2018, source : https://www.jefklak.org/forcer-les-genes-et-lafrique/
[30] Franklin Nyamsi, Réflexions pour une politique de civilisation en Afrique contemporaine, Paris, Editions du Net, 2018