nicolas bonnal

Spengler et le tournant vers la mort

10.12.2024

On va reparler de Spengler mais je voudrais faire quelques rappels pour expliquer pourquoi les Européens agonisent depuis longtemps. Nietzsche en a parlé, et Yockey et Drieu… les grands penseurs enracinés américains (Madison Grant notamment) ont aussi vu ce risque: la liquidation du paysan-soldat républicain heureux dans le monde de la ville, de la consommation et de l’industrie.

Chesterton et la conspiration fantastique (1908)

22.10.2024

Je suis très heureux de préfacer Chesterton traduit en ukrainien par ma femme. C’est un beau cadeau qu’elle fait au public ukrainien car le livre de Chesterton est un des plus importants pour comprendre le monde moderne. En outre, je peux ainsi me corriger. Dans mon livre sur « les grands écrivains et la théorie de la conspiration », j’ai été incapable de consacrer un chapitre à Chesterton et à son Nommé Jeudi, un des livres les plus fantastiques et compliqués du monde.

Mircea Eliade et notre deuxième chute

16.10.2024

Point n’est besoin d’épiloguer sur la disparition piteuse et générale du christianisme («pas dans un boum, dans un pleurnichement», écrivait déjà Eliot dans son poème repris par Coppola dans Apocalypse) et le déclin général des religions. L’Occident ne décline pas à la sauce Spengler, il est tout bonnement crevé, et le reste du monde décline  encore plus sûrement. Le «monde des machines» de Bernanos sera venu à bout de tout le monde.

Kissinger et la frivolité stratégique

Kissinger et la frivolité stratégique
25.09.2024

La frivolité stratégique, notion dessinée par Kissinger dans ses œuvres, est devenue une donnée permanente en Occident, à l’heure où nous risquons de sombrer dans un énième et espérons-le définitif holocauste militaire-humanitaire. Mais laissons de côté les risques actuels et rappelons ce que nous disait ce maître sous-estimé et grand amateur (comme votre serviteur modeste) du grand dix-neuvième siècle alors.

Bernanos et la "masse disponible" des temps totalitaires

23.07.2024

Bernanos avait rêvé au début, juste après la Libération, et ça donne la France contre les robots, livre qui doit être oublié – même par les ignares et les distraits - car il est dépassé un an ou deux après. Le grand esprit déchante vite (« votre place est parmi nous ! » lui chantait de Gaulle qui part vite aussi) et cela donne ensuite les prodigieuses conférences de « La Liberté, pour quoi faire ?

La dictature de la gauche milliardaire au pied du mur

28.06.2024

La Fortune s’éclate ! Titrait l’Huma en 1984 déjà. Jamais la bourse n’a autant monté que sous les socialistes, et Macron digne rejeton de Mitterrand continue de défendre les marchés et d’enchanter les bourgeois du Figaro. Malheureusement le phénomène Macron n’est au final que le mélange du bonapartisme impérial-administratif et du gauchisme culturel. 1984 fut à maints égards une année orwellienne en France.

Tacite et le mauvais pullulement des lois

25.06.2024

On connaît tous le taoïsme et la fameuse sentence du maître chinois : plus se développent les règlements, plus pullulent les voleurs. Et on connaît aussi Tacite – qui écrit la même chose. Ce n’est pas la première fois que la science traditionnelle chinoise rejoint la romaine : on a le Feng Shui tout entier chez Vitruve, qui consacre un de ses livres à l’astrologie, et au positionnement des planètes et des bâtisses ; et on a aussi le cousin de Sun Tsu, un auteur romain donc jamais lu, celui des Stratagèmes (je vous conseille de le lire, car les romains ont à leur actif plus de victoires que le reste du monde réuni, chinois compris) : j’ai nommé Frontin.

De Zemmour à Malraux (le crépuscule culturel)

18.06.2024

On va reparler de la liquidation de la France sous De Gaulle. Et c’est Zemmour qui nous a montré la voie dans sa très bonne Mélancolie française que l’on pourrait ainsi définir : une fois qu’on a dépassé le stade de l’inépuisable mythologie française (Vercingétorix-Clovis-Jeanne-Richelieu-Louis-Napoléon-Général-etc.), que reste-t-il de concret ? Dans le même genre curatif il faut redécouvrir le livre d’entretiens de René Girard sur Clausewitz, qui dénonce le désastre napoléonien sur le long terme (Marx n’avait pas suffi…).