Bratislava pour un nouveau souffle ?
Un sommet européen à quitte ou double ! Pour la première fois sans l’Angleterre, les chefs d’Etats et de gouvernements des 27 se sont réunis ce vendredi à Bratislava en Slovaquie pour tenter de faire oublier leurs échecs. Avec une Europe du Sud engluée dans l’austérité, une Europe de l’Est hostile aux diktats de Bruxelles et une Europe du Nord sensible aux arguments du Brexit, les eurocrates, empêtrés dans leurs certitudes, restent impuissants face à la désintégration de l’Union.
Une simple feuille de route pour “reprendre le contrôle” ! Si le trio Merkel-Hollande-Juncker assure vouloir une Union européenne protectrice, aucune décision pratique n’est sortie du sommet de Bratislava. Selon le président du Conseil européen, Donald Tusk, la priorité est la sécurité intérieure et extérieure de l’Europe. Pour sauver les apparences d’une Union en déliquescence, Paris et Berlin proposent de réformer Schengen avec un déploiement massif sur le terrain du corps de garde-frontières européens et le contrôle systématique des personnes entrant et sortant de l’UE. L’Allemagne et la France prônent également l’allocation de fonds européens pour aider au développement dans l’industrie de défense. S’il n’y a pour l’instant pas d’état major opérationnel, Paris et Berlin veulent lancer une initiative commune permettant de déclencher les opérations militaires plus rapidement.
Outre les propositions politiques, les réticences du groupe Visegrad (Pologne, République Tchèque, Slovaquie et Hongrie) devant les injonctions de Bruxelles, mettent surtout en lumière les divisions qui règnent en Europe avec des sujets comme les travailleurs détachés ou la répartition des clandestins. De leur côté, la France, l’Italie et surtout la Grèce mettent la priorité sur le desserrement de l’austérité budgétaire. Bref, devant la multiplication des crises, Donald Tusk reconnaît que donner plus de pouvoir aux institutions européennes n’est pas la bonne recette. Un constat que les partisans d’une Europe des nations ne cessent de répéter depuis des décennies. Et si François Hollande se pose en rempart contre la dislocation de l’Europe, Marine Le Pen lui a rappelé, le 7 octobre 2015 lors d’une séance plénière au Parlement de Strasbourg, qu’en la matière, c’est la Chancelière Merkel qui décide de tout.