Hongrie : le référendum qui défie Bruxelles

Un référendum sur la relocalisation des migrants en Hongrie le 2 octobre. Le premier ministre, Viktor Orban, avait annoncé la tenue du scrutin 10 jours après le vote du Brexit pour enfoncer le clou. Si le résultat du scrutin n’aura aucun effet juridique direct, les partis de gauche dénoncent une campagne haineuse.
13.09.2016

 

Viktor Orban défie de nouveau Bruxelles. Après la construction l’an dernier d’une barrière à sa frontière avec la Serbie et la Croatie, le gouvernement hongrois demandera à ses administrés s’ils veulent relocaliser des clandestins selon le plan imposé par l’Union européenne aux Etats membres. En plus de la menace terroriste qui accompagne la vague migratoire, Viktor Orban invoque une violation de la souveraineté devant le diktat européen. Sur le terrain, les partisans du « OUI » et du « NON » s’affrontent à coup de campagne d’affichage. Sur les pancartes de ceux qui s’opposent aux quotas de clandestins, on peut notamment lire : »Savez-vous qu’en Libye, un million de migrants veulent se rendre en Europe ?” ou encore « Depuis la crise migratoire, les violences contre les femmes ont beaucoup augmenté ». Leurs adversaires, notamment ceux du Parti hongrois du chien à deux queues, n’ont pas fait preuve de beaucoup d’imagination. Ils se content de détourner les affiches pro-gouvernements avec des messages tels que « savez-vous qu’un million de Hongrois veulent se rendre en Europe ? ». Ce parti parodique appelle également ses sympathisants à boycotter le référendum pour le rendre invalide et pouvoir montrer que les Hongrois peuvent aussi être JE CITE : »gentils, sympathiques et normaux ». 

Quoi qu’il en soit, selon les derniers sondages, entre 67 et 74 % des Hongrois se prononceraient contre l’accueil des clandestins. De leur côté, les Français restent hostiles à 59 % aux quotas de Bruxelles. Rappelons qu’en 2015, soit avant la fermeture de sa frontière, la Hongrie a vu déferler environ 400 000 demandeurs d’asile sur son territoire.