Police, le bras désarmé du pouvoir

Le gouvernement reste droit dans ses bottes. Après l’agression de plusieurs policiers à Viry-Châtillon dans l’Essonne, Bernard Cazeneuve s’est félicité de son bilan et Manuel Valls affirme, pour une fois sans trembler, que les zones de non-droit n’existent pas. Après une journée de mobilisation mardi, les syndicats de police réclament une réforme du cadre de la légitime défense.
14.10.2016

“ Répondre aux causes de cette agression”. Voilà ce que réclame le syndicat de police Alliance après que plusieurs de leurs collègues ont été brûlés vifs dans leur voiture alors qu’ils étaient déployés près de la cité de la Grande Borne pour surveiller … une caméra de vidéosurveillance. Mais le gouvernement reste sourd aux appels à l’aide et ne promet que des mesures sur les conséquences. 

Le gouvernement avait déjà assoupli les conditions de la légitime défense en cas d’actes terroristes mais refuse de revenir dessus quand ses agents de police sont attaqués au cocktail molotov par des individus toujours qualifiés de chances pour la France, victime du blocage de l’ascenseur social. Terminée les déclarations d’amours à la police largement relayée par les media après les attentats contre Charlie Hebdo. Et la haine anti-flics n’est pas réservée aux criminels des zones de non-droit. Mardi à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, des tags orduriers comme “un bon flic est un flic mort” ont été retrouvés à l’intérieur de l’enceinte de l’établissement. 

Mercredi, Bernard Cazeneuve est allé jusqu’à se féliciter de son bilan, vantant les 9 000 agents recrutés d’ici la fin de l’année. Mardi, dans un silence de plomb, plusieurs centaines de policiers se sont réunis devant les commissariats de France. Un appel à témoins a été lancé pour rechercher les auteurs de l’attaque. Problème, beaucoup d’habitants du quartier n’osent pas parler, par peur des représailles. Représailles plus probables que l’emprisonnement des coupables au vu du laxisme judiciaire.