Outre l’Ukraine elle-même, l’opération militaire spéciale russe a un perdant évident, surtout à long terme : l’Europe, entendue comme l’ensem...
Outre l’Ukraine elle-même, l’opération militaire spéciale russe a un perdant évident, surtout à long terme : l’Europe, entendue comme l’ensemble des nations qui composent le bloc géopolitique dominé par l’Union européenne.
Nous ne parlons pas du déclin, qui a commencé vers 1914 et peut être considéré comme terminé au début du XXIe siècle, mais de la débâcle, du désastre, de la catastrophe et de la dissolution. La décadence a des périodes lumineuses et son déclin peut être lent ; les moments de puissance illusoire ou de reprise frustrée donnent des signaux trompeurs que l’ancienne puissance est toujours vivante, que l’éclipse est fictive ; le meilleur exemple en est la France des premières années de la Cinquième République (1958-1968) ou le Miracle allemand des années 1950. Mais dans la débâcle, il n’y a plus aucune lueur du passé : tout n’est qu’ombre, médiocrité et mauvais présages, comme la Rome du Ve siècle ou la Byzance des Paléologues. L’Europe n’est plus décadente parce qu’elle n’a plus de marge de chute. Le moment actuel est celui de la post-modernité, de la dégradation et d’une curieuse barbarie qui s’accompagne d’avancées technologiques déshumanisantes et d’un sentimentalisme hystérique, eunuque et féminin, obsédé par les frivolités mais incroyablement aveugle aux grandes questions. Si la crise ukrainienne a fait quelque chose, c’est bien de dévoiler cette période terminale.
✍️ José Manjón
🌐 LA DÉBÂCLE DE L’EUROPE
Tsargrad Institute
La débâcle de l’Europe
Outre l’Ukraine elle-même, l’opération militaire spéciale russe a un perdant évident, surtout à long terme : l’Europe, entendue comme l’ensemble des nations qui composent le bloc géopolitique dominé