Fuites à la DCNS concernant le sous marin Scorpène
Le 24 août, le journal The Australian a fait état de la fuite de 22 400 pages de documents confidentiels appartenant au constructeur naval français DCNS, qui décrivent les compétences de combat de six sous-marins de classe Scorpène achetés par la marine indienne en 2005.
Selon le quotidien australien, les données en question concernent plus précisément les capacités de furtivité de ces six engins, le volume sonore qu'ils génèrent à différents niveaux de vitesse, la profondeur à laquelle ils peuvent plonger, leur endurance ou encore leur système de lancement de torpilles – 500 pages étant exclusivement consacrées à ce dernier point. Autant de renseignements capables, donc, de compromettre l'efficacité de la marine indienne ayant acquis des sous-marins de ce type.
La divulgation de ces informations est également en mesure d'inquiéter la Malaisie, le Chili et le Brésil, les deux premiers ayant acquis des submersibles du même type, et le troisième devant en inclure un dans sa marine d'ici 2018.
L'Australie, quant à elle, a signé un contrat de 50 milliards de dollars australiens (soit un peu plus de 33 milliards d'euros) avec le constructeur français afin que celui-ci conçoive et lui fournisse 12 sous-marins de nouvelle génération – des «Shortfin Barracudas», différents donc des Scorpènes concernés par la fuite de données. De plus, le système de combat de ces appareils doit être fourni à la marine australienne par les Etats-Unis, et non par le groupe DCNS.
A lire The Australian la fuite a eu lieu en France en 2011.
Pour la DCNS, détenu à 62% par l'Etat français, il ne faut pas exclure la possibilité que cette fuite fasse partie d'une «guerre économique» menée par des pays rivalisant avec l'Inde, au sujet de l'achat de sous-marins militaires. «La concurrence pour l'acquisition de ces engins est de plus en plus féroce et dans ce contexte, tous les moyens peuvent être utilisés», a noté le porte-parole de DCNS. Il a par ailleurs indiqué que «les autorités nationales de sécurité» françaises «enquêtaient» sur cet incident, sans fournir plus de précisions.
Source : Europe Solidaire