Le Brexit en marche

04.10.2016
Le Brexit pourrait finalement se concrétiser plus vite que prévu… Theresa May, premier ministre anglais, annonce qu’elle lancera la procédure au plus tard en mars prochain… A Bruxelles, on s’attend à des négociations difficiles.

“I Want my money back” disait Margareth Thatcher, quand elle négociait des conditions particulières pour la Grande Bretagne dans l’Union Européenne. A savoir, moins cotiser au budget de l’Union, pour plus d’avantages en retour, et plus de liberté de mouvement. Ce statut privilégié au sein de l’Europe n’ayant pas suffi à contentent les anglais, le Brexit voté en juin dernier est désormais sur les rails, et s’inscrit clairement dans la lignée des négociations conduites par Margareth Thatcher.

Pour faire simple, Theresa May, comme son prédécesseur en jupons, aux mêmes fonctions, entend négocier d’une main de fer la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne… Elle veut retrouver une totale souveraineté et liberté d’action sur toutes les compétences transférées à Bruxelles, tout en conservant le maximum des avantages acquis lors de l’adhésion, et au cours des quarante années écoulées au sein de l’Europe.

Conséquence, à Londres, on se prépare à marteler l’argumentaire “We are leaving the EU, but we are in Europe” >> nous quittons l’Union Européenne, mais nous sommes en Europe. En toile de fond, l’argument, plus vicieux, est :“vous avez absolument besoin de nous pour que l’Europe continue à exister, sans nous, vous risquez de couler”. Et il y a fort à parier que Londres obtienne en effet le meilleur sur le plan de la souveraineté politique… notamment, le droit de contrôler l’immigration comme elle l’entend, y compris de ressortissants de l’Union Européenne.

Terminée la libre circulation des biens et des personnes… On comprend aisément pourquoi quand on voit à quel rythme tourne la machine à permis de séjour et à naturalisation dans certains pays de l’Union. Et sur le plan économique, son imbrication extrême dans l’économie européenne, et sa place centrale dans l’économie mondiale, lui permettent d’espérer sortir de l’Union en conservant le bénéfice de la majeure partie des accords économiques liant les pays membres entre eux.

Autrement dit, le Brexit qui se profile à l’horizon, à cause d’une administration, faible, pour ne pas dire couarde à Bruxelles, s’apparenterait à une séparation de corps sans divorce, ou la perfide albion, qui a menacé de partir, conserverait une grande partie des avantages du mariage, sans les inconvénients. Pas sur que tout cela ne renforce le sentiment pro-européen sur le continent…