L'"avant-garde verte" - Extinction Rebellion et Dernière Génération
Extinction Rebellion et Dernière Génération - un mouvement identitaire pour le climat ?
"Fridays for Future" est sur toutes les lèvres, tout comme les revendications climatiques des Verts, y compris leur rhétorique d'interdiction, sont devenues majoritaires dans les grandes villes d'Allemagne de l'Ouest. Mais alors que les Verts, déjà nettement extrémistes, sont au gouvernement, il existe encore des groupes pour lesquels ces élus écologistes ne sont pas assez radicaux, groupes qui ne cessent de manifester pour une politique climatique encore plus extrême. Leurs méthodes rappellent celles du mouvement identitaire: sit-in, théâtre de rue, "Inns" où les "victimes de la politique climatique" s'allongent sur le sol des grandes rues commerçantes comme s'ils étaient morts, soirées de conférences, occupations de places publiques sous forme de camping sauvage, mais aussi, pour s'en distinguer, le désormais caractéristique auto-collage dans la rue, d'où leur surnom de "collés climatiques". Originaire de Grande-Bretagne (ndt: comme par hasard...), le mouvement s'est répandu dans toute l'Europe occidentale et maintenant en Allemagne.
Jeune, étudiant, ethniquement allemand
Leurs militants sont souvent des étudiants issus de milieux bourgeois cultivés, soutenus dans leur action par leurs parents. Avec enthousiasme et une naïveté toute juvénile, ils parlent de la nécessité de tout faire dans la lutte pour sauver le climat et l'humanité. À l'instar du mouvement "Refugees welcome !" en faveur de l'immigration de masse, nous trouvons ici aussi beaucoup de jeunes femmes européennes qui brûlent d'enthousiasme pour leurs convictions. Il s'agit d'"Extinction Rebellion" (résistance à l'extinction) et de sa branche allemande "Die letzte Generation" (la dernière génération).
Leur motivation : ils se lèvent "parce que le gouvernement refuse de protéger nos moyens de subsistance". Alors que le mouvement de grève scolaire de Thunberg est légal d'un point de vue juridique, l'avant-garde activiste d'Extinction Rebellion se situe clairement soit dans une zone grise juridique, soit vise même ouvertement à enfreindre la loi. Leur raisonnement suit clairement la logique de la fin qui justifie les moyens : Qu'est-ce qu'une infraction aux lois allemandes contre ce qu'ils considèrent comme une injustice bien plus grande, la destruction de la planète ? En conséquence, les actions du groupe donnent souvent lieu à des arrestations et même à des perquisitions. Les activistes climatiques se considèrent comme étant dans la tradition du Mahatma Gandhi - mais leurs actions sont-elles vraiment aussi pacifiques et respectueuses de l'humanité que les protestations de leur grand modèle indien ?
L'attitude apocalyptique conduit-elle à une Rote Armee Faktion climatique ?
Dans leur quartier général de Neukölln à Berlin, ces personnes, pour la plupart jeunes et d'origine allemande, demandent aux gens de faire encore plus pression sur le gouvernement Scholz pour qu'il agisse contre le changement climatique. Leurs revendications vont de choses tout à fait raisonnables, comme le ticket à 9 euros et la promotion des transports publics, à des choses absurdes comme la limitation de vitesse à 100 km/h sur l'autoroute et le respect de l'objectif de 1,5 degré, ce qui revient à affaiblir massivement l'économie allemande. Leurs messages sont hyperémotifs et apocalyptiques: le monde serait confronté à une série de points de basculement, comme la fonte des calottes polaires, qui seraient irréversibles et mèneraient tout droit à une accélération massive du réchauffement climatique et à une catastrophe climatique totale. Bien que de nombreux scientifiques contestent cette thèse, cela n'empêche pas les écologistes radicaux de mettre en garde contre l'apparition de zones climatiques mortelles.
L'idéologue en chef d'Extinction Rebellion, Roger Hallam, parle même de la menace de 7 milliards de morts dans les prochaines décennies en raison du changement climatique. Il parle ici explicitement d'un "génocide par omission". Dans ce contexte, le spécialiste des religions Alexander-Kenneth Nagel parle non sans raison d'un phénomène d'irrationalité apocalyptique moderne: les dimensions prétendument apocalyptiques du changement climatique sont utilisées pour justifier l'instauration d'un état d'urgence, qui justifie à son tour tous les moyens pour remédier au problème. L'émergence d'une Rote Armee Fraktion climatique, si l'on va au bout de ces considérations, n'apparaît pas comme une possibilité mais comme une conséquence certaine de l'évolution existante.
Des premiers morts au tribunal climatique final
Le 31 octobre 2022, par exemple, des activistes de la "dernière génération" ont empêché un véhicule de secours d'arriver suffisamment vite sur les lieux d'un accident pour soigner une cycliste grièvement blessée. La femme a finalement été déclarée en état de mort cérébrale.
Certains activistes, comme Blythe Pepino, appellent même à ne pas avoir d'enfants sous le hashtag #birthstrike, pour le bien du climat. Ce mode de pensée, issu de l'écologie profonde, promeut en fin de compte la réduction de l'humanité afin de pouvoir sauver la Terre Mère. Si l'on considère la logique de la "dernière génération" et l'état d'urgence qu'elle dépeint, il n'y a pas loin entre le renoncement "volontaire" à avoir des enfants et l'élimination active des personnes qui font obstacle à la réalisation des objectifs climatiques. Il est intéressant de noter à cet égard comment les objectifs des élites mondialistes autour de Klaus Schwab coïncident avec ceux des sectes climatiques. Ce n'est pas pour rien que le groupe de réflexion britannique Policy Exchange parle, à propos de l'élite d'Extinction Rebellion, dans un rapport de 2019, d'un agenda subversif ayant ses racines dans l'anarchisme et l'écosocialisme.
Enfin, le penseur de la dernière génération, Roger Hallam, parle même de la nécessité d'un "tribunal des générations", qui devrait amener les plus jeunes à juger les générations plus âgées qui ne comprennent pas. On retrouve dans tout cela la vieille logique méphistophélique selon laquelle la vie sur terre n'est qu'une vallée de larmes et qu'il faut donc y mettre fin - cette fois pour la Terre Mère. Il est donc d'autant plus important de mettre en garde contre les dangers de la secte climatique et d'ouvrir les yeux des jeunes militants avant qu'ils ne sombrent dans le terrorisme climatique, à la mode de la Bande à Baader.
Traduction par Robert Steuckers