Économie : les nuages dans le monde continuent de s’amonceler
La volatilité des Bourses, l’aversion au risque et les craintes sur la croissance mondiale s’intensifient alors que le PIB allemand s’est contracté pour la première fois depuis 2015, avec le ralentissement des exportations et la baisse de la production automobile. Les krachs boursiers sont toujours précédés par des périodes d’incertitude, d’augmentation de volatilité et de fébrilité jusqu’à ce que les taux montent et que les marchés craquent.
Selon un sondage de Bank of America Merrill Lynch, les gestionnaires de fonds, suite aux guerres commerciales, au resserrement quantitatif de la Fed et au ralentissement économique chinois, n’ont jamais été aussi pessimistes depuis 2008. 30 % des gestionnaires pensent que les actions américaines ont déjà atteint leur point le plus haut. Les taux de la Fed vont augmenter encore successivement de 0,25 % le 19 décembre 2018 et le 20 mars 2019. Lorsque les taux augmenteront, la France de Macron, qui pressure les automobilistes de taxes en raison d’un réchauffement climatique bidon par le CO2 humain, mais qui ne fait rien pour diminuer les dépenses publiques et la scandaleuse immigration, sombrera dans la banqueroute et la faillite.
À Wall Street, les fameux GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon), dont la capitalisation boursière de 2.500 milliards de dollars est supérieure à l’ensemble des valeurs cotées à Paris et à Francfort, vacillent depuis un mois. Apple a perdu 14 % de sa valeur, soit 190 milliards de dollars, Amazon près de 20 %, Alphabet, la maison mère de Google, 15 %, tandis que Facebook a chuté de 20 % le 26 juillet 2018.
Trump gère l’économie américaine comme s’il faisait face à une récession alors que l’Amérique n’est qu’en crise structurelle à long terme (endettement excessif et balances dollars détenues à l’étranger). La baisse des impôts pour les entreprises et les particuliers ainsi que le montant démentiel des dépenses militaires de 719 milliards de dollars en 2019 (environ vingt fois le budget militaire de la France) ont pour effet d’augmenter dangereusement le déficit public et la dette publique. Il y a « excès de vitesse », selon l’économiste de l’OCDE Jean-Luc Proutat, car les déficits publics américains « se creusent au rythme d’un milliard de dollars par jour et connaissent leur plus important dérapage hors période de récession », d’où des risques d’inflation et le durcissement actuel de la politique monétaire de la Fed. La dette publique des États-Unis inquiétera véritablement les investisseurs seulement en 2020, lorsqu’elle dépassera les 110 % du PIB.
En Italie, selon le professeur Francesco Daveri, « le gouvernement a réussi la magie de faire un trou budgétaire sans même donner un vrai coup de pouce à l’économie ». Afin de faire accepter son budget par la Commission, Rome s’engage à vendre pour dix-huit milliards d’euros d’actifs immobiliers et demande que certaines dépenses soient considérées comme de « nature exceptionnelle » (infrastructures suite à l’effondrement du pont de Gênes). Mais l’augmentation des taux d’intérêt à long terme par les marchés moins compréhensifs représente déjà, selon la Banque d’Italie, 1,5 milliard d’euros d’intérêt en six mois. Le risque de faillite de la banque Unicredit gavée de tous les emprunts de l’État italien non rachetés par la BCE augmente dangereusement.
Le krach en cours du bitcoin est considéré par certains comme un présage de krach boursier à venir. Le bitcoin ne vaut plus que 5.594 dollars, contre 14.000 dollars début janvier. Toutes les crypto-monnaies sont en chute libre. De plus, des scissions et des guerres de clans apparaissent avec la création de nouveaux bitcoins (bitcoin Cash, bitcoin ABC, bitcoin SV), ce qui nuit à leur crédibilité. La banque Goldman Sachs – ce qui est tout un symbole – vient de renoncer au bitcoin.
L’or augmentera, selon une déclaration de Bill Murphy, président du GATA, lors d’un récent colloque à La Nouvelle-Orléans, lorsque « le cartel de l’or » renoncera à ses manipulations, suite à la poussée trop forte des marchés. 8.000 milliards de dollars de valeur boursière sont déjà partis en fumée en octobre 2018, selon l’agence Bloomberg. Les plus grands risques immédiats semblent être la Deutsche Bank et le système bancaire italien. La grenade à dégoupiller : la hausse inéluctable des taux qui a déjà commencé.