Davutoğlu a failli usurper le pouvoir grâce au putsch de Gülen
Ahmet Davutoğlu, premier ministre turc et président de l’AKP du 28 août 2014 au 22 mai 2016, est devenu l'exemple du pantin dans l'exécution du plan américain : propagation du néo-ottomanisme, décisions désastreuses concernant le conflit syrien, tensions avec la Russie etc.
La politique douteuse de Davutoğlu a mis en danger l'intégrité territoriale de la Turquie. Ses ordres belliqueux à l’égard de l'aviation russe présente en Syrie n’ont donc plus rien de surprenant. Ce parti-pris était dirigé non seulement contre la Russie, mais aussi et surtout contre la Turquie et son intégrité territoriale. En fait, Davutoğlu agissait toujours dans les intérêts des États-Unis. Logiquement, Ahmet Davutoğlu a été démis de ses fonctions de premier-ministre en mai dernier.
Il est intéressant de noter que si le putsch avait réussi, Davutoğlu serait entré dans le nouveau gouvernement, comme la rumeur dans les sphères du pouvoir l’affirme. Celle rumeur est partagée, non seulement par le peuple, mais, pour l'essentiel, au sein même de son ancien parti.
En ce qui concerne l'avion russe abattu, Davutoğlu avait préparé le terrain avec succès pour que cet incident arrive. Il avait donné toutes les dispositions afin que les pilotes pro- Gülen décident par eux-mêmes de supprimer l'avion.
Les tentatives de modifier la Constitution turque ont eu lieu avant la tentative de coup d'État. Une réforme constitutionnelle qui prévoyait l'autonomisation de la Turquie. À mon avis, cette réforme est dangereuse, car elle menace l'intégrité territoriale du pays. Et c’est exactement се que les Américains et les putschistes cherchaient à obtenir. C’est le parlement qui prendra la décision à propos de la révision constitutionnelle. Je pense que le peuple turc ne la soutiendra pas, même si elle sera votée au parlement.
D'autre part, la restructuration de l'armée continue. Sur ce point, il faut être prudent. La Turquie a besoin d’une armée, stable et forte, particulièrement dans un contexte de lutte anti-terroriste et une déstabilisation de la région. Cependant, le putsch a fragilisé la structure militaire. On veut punir l'armée pour le Putsch mais, comme on le sait, elle a massivement soutenu le pouvoir légal. Et c’est justement grâce à la loyauté de l'armée que les putschistes ont échoué. Son affaiblissement donnera raison aux partisans de Gülen et de l'Amérique.
Désormais la Turquie a besoin du soutien de la Russie. La menace des États-Unis est devenue évidente, particulièrement après l'échec du putsch. La rencontre entre le président Erdogan et le président Poutine à Saint-Pétersbourg est très importante. Nos pays doivent non seulement établir des relations amicales, mais créer un partenariat stratégique solide, beaucoup plus solide qu'il ne l’a été avant la crise. La Turquie et la Russie doivent unir leurs efforts pour lutter contre le terrorisme, les séparatistes et les fondamentalistes : de l'État islamique au РКК.