Comprendre la crise des migrants en Europe en cartes et graphiques

18.04.2016
L’origine: d’où viennent les migrants ?

Il est bien entendu impossible d’offrir un panorama exact des centaines de milliers de personnes qui ont atteint ces derniers mois l’Europe, car beaucoup restent sur les routes ou dans la clandestinité, sans parler de ceux qui ont laissé leur vie dans le voyage.

La première méthode consiste à examiner la nationalité des personnes qui déposent officiellement une demande d’asile dans un pays de l’UE : sur les cinq premiers mois de l’année, les Syriens sont en tête, avec 68 200 demandeurs et 18,5 % des procédures.


Source: Eurostat

La coïncidence entre le début de la guerre en Syrie et la recrudescence de réfugiés en Europe ne laisse d’ailleurs guère de doute sur le poids que revêt ce conflit dans la situation actuelle.

La plus grande vague de réfugiés depuis 30 ans

La Syrie est aujourd’hui le pays du monde qui compte le plus de réfugiés parmi ses nationaux (34 %), selon le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies (qui considère comme réfugié toutes les personnes qui demandent ce statut, que l’issue de la procédure soit positive ou négative) :


SOURCE : HCR

Pour prendre conscience de l’ampleur de cette situation en termes d’ordre de grandeur : si la population syrienne était équivalente à celle de la France, 32,5 millions de personnes auraient été déplacées par le conflit.

Par où passent les migrants ?

Si la Méditerranée constitue la porte d’entrée privilégiée pour les migrants en quête d’Europe, il ne faut pas négliger la voie terrestre, utilisée principalement par les Afghans et les ressortissants des Balkans.
L’agence Frontex, qui surveille les frontières de l’Union européenne, estime que 60 % des entrées illégales sur le territoire européen ont eu lieu en 2014 par la Méditerranée centrale, c’est-à-dire en Italie et Malte.


Les détections d'entrées illégales dans l'Union européenne par l'agence Frontex en 2014

 

La périlleuse traversée maritime sur des embarcations souvent fragiles constitue une nouvelle épreuve pour des migrants qui ont déjà derrière eux un long périple. Ainsi, les Erythréens, qui fuient la « prison à ciel ouvert » qu’est devenu leur pays, doivent-ils traverser le Soudan-du-Sud et le Soudan avant de se mettre en quête d’un bateau en Egypte, en Libye ou en Tunisie.


Les principales routes migratoires en Europe orientale

La France, qui ne reçoit aucune embarcation sur ses côtes, trop lointaines de l’Afrique, voit arriver des migrants par ses frontières terrestres (Espagne, Italie, Allemagne, Belgique). Pour beaucoup, notre pays n’est qu’une terre de transit vers le Royaume-Uni.


France, terre de transit

La destination Où les migrants s’établissent-ils ?

Une fois de plus, il est impossible de fournir un décompte précis des pays de destination des migrants arrivés en Europe. Tout au plus peut-on examiner les dépôts de demandes d’asile, qui n’embrassent que la partie immergée de l’iceberg. A cet égard, l’Allemagne est de loin la plus sollicitée, avec 121 000 premières demandes déposées sur les cinq premiers mois de 2015. Berlin s’attend même à un total record de 800 000 demandes sur l’ensemble de l’année, soit quatre fois plus qu’en 2014.

Sortir du cadre européen offre un éclairage intéressant sur l’impact de ces mouvements. Contrairement à ce que l’on entend parfois, les premiers à prendre leur part dans l’accueil des réfugiés du Proche et du Moyen-Orient (Irak, Syrie) sont les pays limitrophes. Le Liban accueille actuellement ainsi 1,1 million de réfugiés, l’équivalent d’un quart de sa population.

 

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