Barroso – Goldman Sachs : l’inceste
Nouveau rebondissement dans le scandale Barroso ! L’ancien président de la Commission européenne, recruté par la banque d’affaires Goldman Sachs à un poste de vice président non exécutif, entretenait déjà des liens étroits avec la banque pendant son mandat. C’est la presse portugaise qui fait cette révélation ce week-end.
Des lettres, des courriers électroniques… Le dossier à charge contre José Manuel Barroso s’alourdit. Le journal portugais Publico a en effet publié des preuves accablantes des liens étroits que le président de la Commission européenne entretenait avec la banque d’affaires Goldman Sachs PENDANT son mandat. Jusqu’ici, Barroso reconnaissait avoir eu des contacts institutionnels, transparents et enregistrés avec de nombreuses entités, y compris des institutions financières.
Seulement voilà : dans les courriers rendus publics samedi, on découvre que les relations entre Barroso et Goldman Sachs étaient beaucoup plus que protocolaires… Celui qui allait embaucher quelques temps plus tard le président de la Commission européenne écrit ainsi :“J’ai beaucoup apprécié notre discussion productive sur les perspectives économiques mondiales”… Dans un autre courrier, le cabinet de José Manuel Barroso promet à Goldman Sachs de lire ses notes “avec grand intérêt”… des notes où la banque propose des modifications sur la législation réglementant les marchés financiers.
Ce sont bien évidemment les mots “discussion productive”, ou la promesse de lire des notes juridiques “avec grand intérêt” qui font craindre que Barroso ait pu favoriser Goldman Sachs pendant son mandat, ou influencer certaines décisions, qui pouvaient être favorables à la banque d’affaires. Jean Claude Juncker, qui a succédé à José Manuel Barroso à la tête de l’exécutif européen, a annoncé qu’il serait désormais reçu à Bruxelles “comme un lobbyiste lambda” et non comme un ancien président.
Comique, quand on sait que Juncker est lui aussi soupçonné d’avoir entretenu des relations privilégiées avec des institutions financières quand il était premier ministre luxembourgeois… Le Luxembourg, un paradis fiscal installé au coeur de l’Europe, qui ne risque pas grand chose avec son ancien chef de gouvernement aux commandes de la Commission européenne.