Wikileaks : 10 ans de révélations
Une vidéo conférence pour raison de sécurité. L’implication de Julian Assange dans l’élection américaine l’a obligé à ne pas s’exprimer depuis le balcon de l’ambassade d’Equateur à Londres comme à son habitude. En témoigne sa publication de lundi d’une phrase d’Hillary Clinton en 2010 alors qu’elle était secrétaire d’Etat demandant si Julian Assange pouvait être abattu par un drône. Après la publication cet été de plusieurs courriels du parti démocrate montrant qu’Hillary Clinton avait été favorisée par les cadres du parti, l’ancien hacker a affirmé détenir d’autres informations sur l’ancienne première dame. Julian Assange est par ailleurs visé par une étrange affaire de viol en Suède dans laquelle il doit être entendu comme témoin. C’est pour cette raison qu’il a décidé de se réfugier à l’ambassade d’Equateur de la Capitale anglaise pour échapper à son extradition vers les Etats-Unis. Il sera toutefois auditionné le 17 octobre dans les locaux de l’ambassade.
Le fondateur de Wikileaks a également rappelé l’objectif de son projet participatif : “s’attaquer au complexe des médias de gauche et ramener l’intégrité dans le journalisme et en Amérique”. En effet, depuis 10 ans, Wikileaks a publié 10 millions d’informations concernant des affaires sensibles. A chaque fois, les scoops sont attaqués sur la forme et rarement sur le fond. Si les ennemis de Wikileaks estiment qu’il est alimenté par Moscou pour aider Donald Trump dans sa course à la Maison Blanche, des ténors républicains ont pourtant appelé à son assassinat.
Parmi les principaux faits d’armes du media lanceur d’alertes, citons les révélations sur la pratique de la torture de la prison américaine de Guantanamo en 2008, les rapports sur la guerre en Irak avec le nombre de civils tués, ou encore la publication de plusieurs chapitres de négociations sur le Traité transatlantique. Enfin, Julian Assange a annoncé qu’il allait recruter jusqu’à 100 journalistes pour continuer les publications. A quelques semaines du verdict de l’élection américaine, la tension est montée d’un cran et il est probable que les pressions subies par le hacker soient de plus en plus fortes. Quoi qu’il en soit, Wikileaks a déjà prouvé sa détermination en bravant les mises en garde, pour ne pas dire les menaces de mort et tout porte à croire que les révélations viennent crescendo… Les prochaines pourraient donc bel et bien provoquer un véritable séisme dans la course à la Maison Blanche.