Les “outsiders” pour la Maison Blanche
Et si 2016 était l’élection américaine des petits candidats ? ! Le violent affrontement entre Hillary Clinton et Donald Trump et la capacité de ces deux candidats à se braquer avec une partie de leur électorat laisse le champ libre à un 3ème candidat voire un 4ème. Ces candidats de 2nde zone sont bien loin de la Maison Blanche mais peuvent légitimement espérer voir leurs partis prendre de l’importance. En tout cas, les sondages sont encourageants pour les 2 petits partis en lice : les Verts et les Libertariens. Les Verts, le Green Party, et leur candidate Jill Stein sont crédités de 6 % d’intentions de vote alors qu’ils n’avaient obtenu que 0,36 % des voix en 2012. Les Libertariens et leur leader Gary Johnson sont eux crédités de 10 à 12 % alors qu’ils n’avaient obtenu qu’1 % des suffrages en 2012.
Pour le chef de fil des libertariens :“c’est le bon moment pour être le candidat d’un troisième parti”. Ancien gouverneur républicain du Nouveau Mexique, il aurait même pu penser à la Maison Blanche s’il avait été intégré aux débats avec les autres candidats.
Malheureusement pour le candidat libertarien, il est crédité au mieux dans les sondages de 12 % contre les 15 nécessaires pour participer aux débats. Ces règles ont été établies par la commission sur les débats présidentiels, une organisation privée dite non partisane mais dirigée par les deux grands partis. Dans le cas d‘un bon score pour les 2 petits candidats, leur rôle pourrait être déterminant pour l’obtention de chaque Etat pour Hillary Clinton et Donald Trump.
Quoiqu’il en soit, l’issue des votes est très incertaine et dans la mesure où les sondages n’intègrent pas les petits candidats, ils pourraient créer la surprise. Inversement, le rejet d’un des 2 gros candidats pourrait aussi pousser au “vote contre”, sorte de vote par défaut et faire plonger les petits candidats.
Le phénomène des petits partis sera probablement une des clefs dans un scrutin où les 2 têtes d’affiches ont su se faire détester par une partie de leur camp. La route vers la Maison Blanche est encore longue et la capacité à aller chercher de nouveaux électeurs ne sera pas plus déterminante que la capacité à faire augmenter le rejet de son adversaire. Si les petits candidats arrivent à faire une percée significative, le président des Etats-Unis pourrait être élu avec moins de 50 % des votes…