Prison en dernier recours

Coupable et libre, c’est possible ! Samedi dernier à Paris, deux hommes de 22 et 30 ans du mouvement Nuit Debout ont été jugés en comparution immédiate pour violences sur des policiers. Les deux jeunes hommes n’ont pourtant pas été placés sous mandat de dépôt. Autrement dit, ils n’ont pas été envoyés en prison… Et ce n’est pas un cas exceptionnel.

Depuis la loi Dati de 2009, les peines de moins de deux ans fermes peuvent être aménagées… et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles le sont souvent. En effet, Le mandat de dépôt, ou mise en détention, dépend du Juge d’application des peines et la décision est rarement appliquée comme l’explique l’avocat pénaliste Frédéric Pichon.

La loi de 2009 avait un but évident : désengorger les prisons au bord de l’explosion notamment depuis l’application des peines planchers, elles aussi instaurées par Rachida Dati -finalement annulées par Christiane Taubira- … Une contradiction de plus, puisque dans le même temps, les aménagements de peines étaient légion. Une étude de l’Insee réalisée en 2013 démontrait qu’entre la période 2004-2011 la récidive concernait 59 % des délinquants avec des antécédents judiciaires.

Le laxisme en matière de justice pénale qui sévit au sein de la magistrature française n’est en tout cas pas prêt de disparaître avec le passage de Christiane Taubira place Vendôme et l’actuel Garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas. La suppression des peines planchers par exemple témoigne du laxisme “assassin” du gouvernement socialiste.

La condamnation à de la prison ferme avait pour but de décourager les candidats à la récidive mais la non-effectivité des peines d’incarcération réduit à néant les efforts… tout en laissant les coupables en état de nuire.

Source : TV Libertés