Maroc : le roi Mohammed VI face aux islamistes
Menaces sur le Maroc. Les élections législatives de ce vendredi ont reconduit aux affaires le parti islamique PJD. Proche des frères musulmans et de l’AKP du président turc Erdogan, ce mouvement utilise la démocratie pour mieux s’en débarrasser et s’infiltre dans l’administration pour s’emparer des sphères sensibles.
Le duel de ces législatives a opposé les islamo-conservateurs du PJD au pouvoir et le Parti libéral Modernité et authenticité, le PAM. Le vieux parti nationaliste Istiqlal en perte de vitesse s’apprête à jouer le rôle d’arbitre et le parti socialiste a perdu son influence. Au dessus de la mêlée politicienne, le roi Mohammed VI, chef des croyants, condamne l’islamisme en général.
Le premier ministre sortant, Benkirane, laisse derrière lui un bilan peu reluisant avec une croissance décevante, un chômage calamiteux et une lutte contre la corruption à l’agonie. Toutefois, il jouit d’une grande popularité auprès de l’électorat des villes et des classes moyennes. De son côté, grâce à son réseau de notables citadins et ruraux, le PAM dénonce le double jeu du PJD et le risque d’islamisation rampante de la société. En effet, le MUR, matrice idéologique du PJD, a adopté un dogme salafiste en contradiction avec le rite marocain.
Quoi qu’il en soit, le PJD, seule formation islamiste encore à la tête d’un gouvernement dans la région, aura une marge de manoeuvre limitée. Le roi et ses conseillers gardent en effet la main sur l’économie, la religion, la sécurité et toutes les politiques de long terme.