L’élection autrichienne reportée
De simples enveloppes qui ne ferment pas, et voilà l’élection présidentielle autrichienne, surveillée de très près, car elle a contribué par son résultat serré à ouvrir un peu plus encore les vannes du vote patriote en Europe, menacée d’un nouveau report. C’est ce que le ministère de l’Intérieur autrichien va demander prochainement au Parlement, ce qui ne devrait être qu’une formalité : il est dominé par les socialistes du SPÖ, et les conservateurs de l’ÖVP. Deux formations politiques dont les candidats ont pourtant été éliminées de l’élection présidentielle, au profit d’un candidat écologiste, et du candidat patriote du FPÖ.
Rappelons les faits : en mai dernier, le dépouillement des votes physiques dans les bureaux de vote donnait Norbert Hofer, le candidat du FPÖ, vainqueur au second tour… face à son adversaire écologiste, Alexander Van der Bellen. Mais quelques heures plus tard, alors que la victoire lui semblait acquise, Norbert Hofer arrivant en tête dans quasiment toute l’Autriche à l’exception de la capitale, le dépouillement différé des votes par correspondance permettait à Alexander Van der Bellen de repasser en tête de quelques milliers de voix… pour finalement, une fois tous les suffrages comptabilisés, l’emporter avec 31.000 bulletins d’avance.
Mais très vite, l’on se rend compte que dans certains bureaux de vote, le nombre de voix dépasse le nombre d’électeurs inscrits, en comptant les votes par correspondance ! Par endroits, des suffrages ont été dépouillés en dehors des horaires légaux, parfois, en dehors des bureaux, ou par des personnes non habilitées, notamment souvent par des équipes de militants d’Alexander Van der Bellen, sans contrôle ! Quelques semaines après l’élection, la cour constitutionnelle autrichienne invalide logiquement l’élection, un fait inédit en Occident, et décide de l’organisation d’un nouveau second tour, et non de l’élection présidentielle entière.
C’est ce deuxième second tour, prévu le 2 octobre prochain, qui pourrait être reporté d’un ou deux mois, encore à cause des votes par correspondance. Le matériel électoral envoyé aux citoyens ayant demandé à pouvoir voter par la Poste est en effet semble-t-il défectueux : l’enveloppe dans laquelle ils sont censés mettre leur bulletin de vote ferme mal, ce qui permettrait bien évidemment à des personnes mal intentionnées de l’ouvrir, pour y placer un autre bulletin…
A noter au passage que seul le camp du candidat écologiste, allant de la gauche socialiste en passant par le centre jusqu’à une partie de la droite conservatrice, est accusé d’avoir triché lors du second tour de la présidentielle… Tous, bien entendu, de fervents partisans de la démocratie, ou plutôt, d’une certaine forme de démocratie, à sens unique…