Le PS fait sa rentrée dans la tourmente

Rentrée divisée sous tension pour le Parti Socialiste ! A l’aube de la fin d’un quinquennat d’échec, l’heure n’est pas seulement au bilan mais aussi aux débats internes autour du burkini notamment. Le PS est en morceau : d’un côté ceux qui misent sur le président sortant et de l’autre ceux qui se place pour l’avenir. Emmanuel Macron, démissionnaire du gouvernement, se pose en alternative de centre gauche. De leur côté, les frondeurs tapent sur le bilan économique et social de l’exécutif. Pour les partisans de François Hollande rassemblés à Colomiers en Haute-Garonne, la stratégie semble surtout aller vers une attaque systématique de Nicolas Sarkozy dont le retour sur la scène politique fait grincer des dents…
31.08.2016

Rentrée politique pour les socialistes fidèles au président ! Les principales figures du gouvernement se sont retrouvées lundi lors d’un meeting à Colomiers en Haute-Garonne pour soutenir leur champion. Sur fond de conflit sur des sujets mineurs comme le burkini mais aussi sur les grandes orientations économiques et sociales du quinquennat, les socialistes s’attaquent à celui qu’ils estiment être le plus dangereux électoralement : Nicolas Sarkozy en délaissant quelque peu Marine Le Pen qu’ils espèrent affronter au 2nd tour pour s’assurer un maintien au pouvoir.

Au pupitre se sont succédés le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis et les ministres Stéphane Le Foll, Najat-Vallaud Belkacem ou encore Marisol Tourraine notamment. Tous ont eu une même cible : l’ancien président de la république. Le discours le plus long et le plus agressif est à mettre au crédit du 1er ministre, Manuel Valls, remonté à bloc. Celui qui avait obtenu moins de 6 % des suffrages à la primaire socialiste de 2011 n’a pas hésité à faire dans la caricature.

“L’Etat colonne vertébrale de la nation”, le discours se veut très jacobin et temps pis si les socialistes ont laissé le pouvoir à Bruxelles pendant 5 ans… Les attaques contre Nicolas Sarkozy sont, elles, largement assumées par le 1er ministre qui n’hésite pas à dire que l’ancien président souhaite remettre en cause l’Etat de droit  et la Constitution alors que la gauche serait garante des Lumières ou même de l’Humanisme…

L’intervention de Manuel Valls a vivement été critiquée par les anciens ministres Benoît Hamon et Cécile Duflot. De son côté, Arnaud Montebourg a très calmement expliqué que le président ne peut pas se représenter car son bilan est indéfendable, fait de renoncements et de reniements…

A quelques pas du meeting, 400 individus d’extrême gauche ont participé à un rassemblement contre le gouvernement. Ce type de rassemblement devrait accompagner le président et ses soutiens pendant toute la campagne et reflète la division voir même l’hostilité d’une partie de la gauche à l’encontre de la majorité. Le grand absent du rendez-vous de Colomiers est bel et bien  le président Hollande qui se veut au-dessus de la mêlée. Les grands axes de sa campagne sont d’ores et déjà fixés : il parlera de l’Etat de droit et des valeurs républicaines.

24 heures seulement après cette grand messe de l’unité socialiste, une nouvelle est venue assombrir un peu plus le tableau pour François Hollande : la démission du ministre de l’économie Emmanuel Macron… Cette annonce arrive la veille du déplacement de rentrée qu’il a prévu de faire auprès du très controversé syndicat patronal MEDEF. Le jeune 1er qui n’aura été ministre que 2 ans pourra désormais se consacrer à son mouvement “En Marche” qui pour l’instant n’a su séduire que certains de ces petits camarades de l’ENA et des étudiants d’école de commerce en mal de libéralisme. Pour l’instant, personne ne sait s’il sera candidat à l’élection présidentielle même si ses proches, parmi lesquels le maire de Lyon Gérard Collomb, le pressent à se présenter. Le journal Le Point affirme pour sa part que le désormais ex-ministre va publier un livre dans les tout prochain jours avec pour sous-titre “en marche vers l’Elysée” reste à savoir s’il s’agit de 2017 ou de 2022… Attaqué sur sa gauche, François Hollande pourrait donc bientôt l’être par le centre même si, pour l’instant, Emmanuel Macron affirme lui être loyal.