Macron et ses gros patrons
Emmanuel Macron est désormais un homme libre. Trois mois après le lancement du mouvement En Marche ! Il est délesté de ses fonctions ministérielles. Une liberté retrouvée propice aux plans sur la comète. En effet, personne ne sait encore quelles sont les ambitions du jeune premier. Si une participation à la présidentielle de 2017 semble improbable, le créneau 2022 est, lui, bel et bien jouable. En effet, son passé à la banque Rothschild lui a permis d’avoir un large carnet d’adresses de grandes fortunes et son passage au ministère de l’Economie n’a pu que l’étoffer. Si l’on part du principe que l’argent reste le nerf de la guerre, Macron devrait au minimum avoir de quoi déclencher une offensive.
Mais au delà des échanges de bons procédés avec ses amis patrons, la personnalité d’Emmanuel Macron plaît tout court. Avec une image éloignée du politicien institutionnel, il incarne une nouvelle manière d’agir dans la cité. Pas de langue de bois, pas de tabou, et ce au risque d’en froisser quelques uns au passage comme ce fut le cas avec l’affaire de l’ouvrier du costume. Cette forme de fraîcheur plaît aux entrepreneurs qui perçoivent en Emmanuel Macron une tête brûlée qui ne craint pas de prendre des risques et aime se lancer des défis. Le crédo des patrons de Start Up.
La France traversée par la crise, gouvernée par les partis politiques depuis des décennies donnent également des envies de nouveauté. Après les militaires, les énarques et les avocats aux logiques claniques et électoralistes, pourquoi ne pas tenter l’aventure d’un banquier business man au sommet de l’Etat… C’est en tout cas ce que se disent les grands patrons, ravis d’imaginer une dérégulation du marché du travail pour “libéraliser” leurs entreprises et redonner du souffle à l’économie. Ainsi s’expliquent ces soutiens ou au moins ces sympathies en pagaille pour l’ancien locataire de Bercy. Xavier Niel, Bernard Arnault, le patron de LVMH, François Pinault, le PDG de Kering, et bien d’autres, Macron a le CAC 40 avec lui, mais le CAC 40 est futé et aucun soutien sera officiel tant que la victoire n’est pas assurée.