Attentats : Salah Abdeslam présenté aux juges français dans la journée

Le parquet fédéral belge a annoncé la remise du terroriste présumé à la France. Il a été transféré cette nuit et sera remis dans la journée aux juges d'instruction français.

Salah Abdeslam, suspect-clé des attentats de Paris, est arrivé mercredi « à 9 h 5 sur le territoire national. Il sera présenté dans la journée aux magistrats instructeurs en vue de sa mise en examen », a indiqué mercredi matin le communiqué du procureur de la République de Paris. Le parquet va requérir son placement en détention provisoire.
Le parquet fédéral belge annonçait quelques minutes auparavant la remise de Salah Abdeslam à la France. « Dans le cadre du dossier relatif aux attentats de Paris du 13 novembre 2015, Salah Abdeslam a été remis ce matin aux autorités françaises (en exécution du mandat d'arrêt européen délivré à son encontre le 19 mars 2016 par la France) », a indiqué le parquet fédéral belge dans un communiqué. Abdeslam a été transféré par voie aérienne sous escorte du GIGN, unité d'élite de la gendarmerie française, ont précisé des sources proches du dossier.

Le conducteur des kamikazes du Stade de France

Âgé de 26 ans, né à Bruxelles mais de nationalité française, Salah Abdeslam, le seul survivant des commandos parisiens, avait été arrêté le 18 mars à Bruxelles après plus de quatre mois de cavale. Les autorités françaises avaient délivré un mandat d'arrêt européen le 19 mars pour qu'il soit transféré en France.

Il est soupçonné d'avoir joué au moins un rôle-clé dans les préparatifs des attentats de Paris, qui ont fait 130 morts et plusieurs centaines de blessés le 13 novembre. C'est lui qui a loué deux des trois véhicules utilisés au soir des attaques, dont la Polo noire retrouvée devant le Bataclan, et une planque à Alfortville (Val-de-Marne), d'où sont partis certains des tueurs le 13 novembre. Il a conduit en voiture les trois kamikazes qui se sont fait exploser aux abords du Stade de France, pendant que des dizaines de milliers de personnes, dont François Hollande, assistaient à une rencontre de football entre la France et l'Allemagne.

Il aurait « fait machine arrière »

Lors de son premier interrogatoire en Belgique, il avait affirmé avoir fait machine arrière, alors qu'il aurait été missionné pour se faire sauter lui aussi au Stade de France. Contrôlé ou repéré avec des protagonistes dans différents pays européens dans les mois ayant précédé les attaques, il est également soupçonné d'avoir joué un rôle dans la constitution des commandos.
Représenté jusqu'à présent par l'avocat belge Sven Mary, il sera défendu en France par le ténor du barreau lillois Frank Berton, célèbre notamment pour avoir défendu des accusés d'Outreau ou Florence Cassez, avait révélé mardi soir La Voix du Nord. « Il est soucieux de s'expliquer, presque impatient de partir à Paris », avait confié l'avocat au site internet du quotidien régional, en indiquant l'avoir trouvé « très abattu » lors de son seul entretien avec lui.

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