La menace de guerre se confirme

Car les 4 annonces de trêves lancées depuis 5 mois par le "Piètre" Porochenko, lorsqu'elles sont observées dans leur contexte politico-militaire, se révèlent de fait plus des ruses de faquin que de sincères intentions pacifiques.
En effet de la première annonce de trêve, début juin au moment de la campagne présidentielle ukrainienne, à la troisième tentative de cessez le feu du 19 septembre, quand Mariupol était sur le point de tomber aux mains des séparatistes, il s'avère que ces "promesses de paix" lancées par Kiev, ne sont que de grossières rodomontades destinées à séduire un électorat inquiet ou permettre à ses unités militaires en difficulté de se reconstituer et renforcer une ligne de front chancelante.

Le 9 décembre une trêve est a nouveau annoncée et si les séparatistes jouent le jeu allant jusqu'à retirer des unités d'artillerie lourde de la ligne de front, Kiev en revanche ne semble pas pressé de respecter ces accords de désengagement militaire , au contraire même, le gouvernement ukrainien procède à une militarisation accélérée de son industrie, un approvisionnement du front avec des nouvelles unités de combat renforcées et prépare une nouvelle mobilisation partielle de sa population.

Jusque là, rien de nouveau dans les forfaitures des laquais kiéviens servant les ambitions militaro-industrielles de Washington et Bruxelles, mais en prenant plus de recul, on s'aperçoit que cette 4ème négociation de paix s'inscrit bien au delà d'un cadre ukrainien et affiche une dimension internationale inquiétante.

En effet, au moment où les accords signés à Minsk sont remis sur le tapis, des événements interviennent au niveau régional et américain :

- Le Caucase connait une nouvelles vagues d'attentats terroristes qui cherchent à déstabiliser les Républiques autonomes de Russie à partir du 4 décembre : la Tchétchénie puis la Kabardino-Balkarie, et aussi le Daguestan où des émeutes ont éclaté.

- La Géorgie qui intervient de plus en plus aux cotés de Kiev jusqu'à être présente au sein de son gouvernement (avec le ministre Sandro Kvitachvili) s’apprête à déployer sur le front du Donbass une "Légion géorgienne".

- Enfin l'OTAN qui ne peut intervenir directement et officiellement dans une Ukraine non intégrée sans déclencher un "casus belli" avec la Russie s'autorise cependant à une aide militaire indirecte auprès de pays tiers élevés au rang d' "alliés non intégrés".

Le puzzle apparaît donc progressivement au fur et à mesure que les pièces y sont posées et tour semble s'accélérer brutalement :

la nouvelle trêve permet à Kiev de stabiliser le front et de réorganiser ses unités, recomplétées en effectifs et matériels d"assaut.

le sénat étasunien adopte la loi "Ukraine Freedom Support Act" qui autorise l'aide militaire directe à l'Ukraine et l’intègre avec la Moldavie et la Géorgie dans la liste des alliés non membres de l'OTAN.

les aéroports ukrainiens de Karkhov, Dnepropetrovsk et Zaporodje sont fermés dans l'attente de livraisons importantes par avions cargos de l'OTAN !

La menace de guerre se confirme

Je ne pense pas que la folie occidentale envoie directement des soldats de l'OTAN intervenir sur le front, car Washington, empêtré dans les dérapages de ses guerres multiples, va d'abord essayer de vaincre en Ukraine par procuration.

En revanche si cette information d'un pont aérien militaire est confirmée cela signifie que le conflit entre dans une nouvelle étape militaire qui attendait le feu vert du Sénat américain. Il ne serait pas surprenant d'observer le déploiement d'unités géorgiennes ou moldaves aux côtés des unités ukrainiennes. L'OTAN quant à elle, en plus des conseillers militaires et des officieux "contractors" privés s'engagera dans de missions d'assistance au maintien de l'ordre qu'elle a déjà amorcé ce mois ci avec l'envoi de policiers militaires canadiens.

Car si les USA délèguent leur soutien à des Etats indépendants et non intégrés à l'OTAN signant seuls officiellement des accords bilatéraux avec l'Ukraine, Washington se déresponsabilise ainsi au regard du droit international.

En revanche par leur statut d' "alliés non alignés" ces "Etats mercenaires" peuvent bénéficier d'un soutien logistique et d'une aide technique et il est fort à parier, si ce scénario catastrophe se confirmait, que leurs unités seraient encadrées et sous commandement de "conseillers militaires" de l'OTAN...

Quoiqu'il en soit, les occidentaux n'ont plus le choix ni le temps :

- Soit ils jettent l'éponge et, après avoir vu la Crimée leur échapper ils perdent le Donbass et certainement 'Ukraine dont le gouvernement ne pourra survivre à une telle défaite.

- Soit, ils tentent "le tout pour le tout" espérant qu'une victoire éclair dans le Donbass sauvera le gouvernement pro UE installé à Kiev, leur offrant sur un plateau le plus grand pays d'Europe.

Je souhaite de tout coeur que ce dernier scénario ne se produise pas en Ukraine, mais malheureusement non seulement les indicateurs vont dans ce sens, mais cette hypothèse "tient la route" car son protocole a déjà été mis en oeuvre en 1992-1993, lorsque l'OTAN a délégué à la Croatie "allié non intégré" la mission de réduire la République serbe autoproclamée de Krajina.

Ce qui est sûr c'est que ce n'est pas le Père Noël qui va atterrir sur les aéroports ukrainiens et cela risque d'être légitimement considéré par la Russie comme une agression masquée de l'OTAN, et constituer un pas de plus vers une nouvelle guerre européenne...

Y a t-il encore un pilote dans cet avion fou qu'est la stratégie occidentale en Europe ?