Casques blancs et cœurs de djihadistes

Tout le monde connait les casques bleus, la force militaire de maintien de la paix des Nations-Unies mais depuis plusieurs mois, des casques d’un nouveau genre sont mis en avant : les casques blancs. Soutenus par les Etats-Unis et le Royaume-Uni et honorés par l’Assemblée Nationale en France, ces sortes de “soldats-secouristes” qui opèrent en Syrie semblent également être des agents de déstabilisation.
29.10.2016

Qui sont les casques blancs ? Depuis plusieurs mois, on entend de plus en plus parler de ces individus sur le théâtre syrien qui constituent un corps à la frontière entre soldats et secouristes… Egalement appelés “White Helmets” ou encore Défense Civile Syrienne, ils bénéficient d’une couverture médiatique très favorable en Occident de CNN à TF1 en passant par le New York Times. Hollywood s’est même emparé du sujet en réalisant un documentaire de 40 minutes à la gloire des casques blancs disponible sur la plateforme vidéo Netflix. Soutenus par les ONG Amnesty International et Human Rights Watch notamment, les casques blancs ont même été tout proche de recevoir le Prix Nobel de la Paix. Ils seront finalement récompensé par le moins connu Right Livelihood Award, communément appelé le “prix Nobel alternatif”. Pour leur opération séduction en Occident, les casques blancs font valoir des faits d’armes aussi impressionnants qu’invérifiables : plus de 62 000 vies sauvées, des services auprès de plus de 7 millions de personnes ou encore le décès de près de 150 d’entre eux.

La “fièvre des casques blancs” a dépassé les média pour atteindre la sphère politique. Le Groupe Socialiste à l’Assemblée Nationale a même invité une délégation de responsables de l’association le 18 octobre dernier, la faisant applaudir par la représentation nationale. Un épisode qui a provoqué un malaise chez de nombreux députés parmi lesquels les Républicains Jacques Myard, Pierre Lellouche ou encore le socialiste Gérard Bapt. Le lendemain, la délégation fera un petit passage à l’Elysée pour serrer la pince du président Hollande. Un accueil chaleureux pour une organisation très décriée en Syrie où les casques blancs sont accusés d’être des agents de déstabilisation du pouvoir de Damas. La lettre d’information Centurie News définit les casques blancs comme une “organisation humanitaire financée par des fonds occidentaux”. Ils se font le relais en Occident d’un dénigrement systématique du président Bachar Al-Assad en communiquant auprès des media et des instances politiques sur de prétendues bavures du régime sans jamais apporter de preuves tangibles… Leurs attaques portent aussi contre l’intervention russe. Toujours selon Centurie New, les casques blancs sont formés par une ONG Mayday Rescue, fondée par un ancien militaire britannique et basée à… Istanbul.

La représentativité des casques blancs et leur financement peuvent aussi être pointées du doigt : l’USAID, l’Agence des Etats-Unis pour le développement international les gratifie de 23 millions de dollars et le Royaume-Uni plus de 35 millions de livres sterling ! Mettent également la main au portefeuille les gouvernements danois et allemands. Ce sont donc bien les pays hostiles au président Assad qui financent ce groupe… Un groupe qui mérite des éloges mais en qui on n’a pas franchement confiance… En témoigne l’interdiction, formulée à Raed al-Saleh, chef de l’organisation, de se rendre sur le territoire américain. Une interdiction justifiée par le département d’Etat car ce dernier est soupçonné d’avoir des liens avec des groupes extrémistes ou susceptibles de menacer la sécurité américaine. Une justification qui confirme les suspicions de liens avec des organisations terroristes, notamment Al-Qaeda et le Front Fatah al-Cham, anciennement Front Al-Nosra.