Russes et Américains vers un accord contre l’Etat islamique
Le secrétaire d’Etat John Kerry s’est entretenu ce vendredi avec son homologue Sergeï Lavrov pour mettre fin au conflit syrien et trouver une solution à la transition politique à Damas. Une rencontre dans le sillage de la reprise mercredi par l’armée Turque d’un des derniers bastions syriens de l’Etat islamique le long de la frontière turque, Jarablos. Pierre Bergerault
Cessez-le-feu, aide humanitaire et transition politique entre le régime syrien et l’opposition modérée ! Voilà les termes de l’accord qu’ont tenté de mettre sur pied Russes et Américains ce vendredi à Genève. Les deux géants qui soutiennent des camps antagonistes ont également tenté de créer une coopération militaire pour faire tenir les trêves sans cesse violées. Sur le terrain, l’Etat islamique continue de reculer. Des rebelles syriens soutenus par l’armée turque sont intervenus au Nord de la Syrie pour reprendre à Daech la ville de Jarablos.
Une intervention rendue possible après la réconciliation entre les présidents Poutine et Erdogan après que l’armée turque ait abattu un avion russe. Cette première opération d’Ankara contre Daech sur le sol syrien sert surtout à stopper les Kurdes après leur victoire à Manbij et les empêcher de constituer un bloc unifié qui couperait l’accès entre la Turquie et la Syrie. Depuis 3 ans, l’allié turc des Américains ne cesse de changer de stratégie, entre alliance ambiguë avec Daesh et reprise du dialogue avec Israël et la Russie.
De son côté, l’ONU a commis un rapport accusant à la fois Daech et Damas d’avoir utilisé des armes chimiques. Rappelons que pendant de longs mois, les media classiques ont dénoncé Bachar al-Assad comme étant le seul responsable de ces attaques. Le but politique de ce rapport serait bien entendu de faire comparaître le chef de l’Etat syrien devant la Cour pénale internationale de La Haye pour accélérer son éviction du pouvoir. La Russie s’est dite prête à en discuter avec Washington mais souhaite d’abord étudier le document.