Pour la Maison Blanche, tous les coups sont permis
Le mois d’août a été difficile pour le candidat républicain. Les attaques de l’”establishment” contre Donald Trump se sont intensifiées et l’écart dans les sondages s’est creusé jusqu’à dépasser les 10 points de différence. Son épouse, Melania Trump, a d’abord été prise pour cible. Tantôt sur des clichés où elle apparaissait dévêtue, tantôt pour des suspicions de mensonges quant à son arrivée aux Etats-Unis. Les opposants n’ont pas hésité à considérer qu’elle était entrée illégalement sur le territoire… raillant cette situation en contradiction totale avec le programme politique de Donald Trump, très hostile à l’immigration.
Dans la même veine, Hillary Clinton avait réussi un bon coup en invitant à sa tribune le père d’un soldat tué en Irak. De confession musulmane, la famille s’était présentée comme patriote et fière d’avoir aidé les Etats-Unis par l’action de leur fils, engagé dans l’armée. Le père du soldat n’avait pas hésité à attaquer violemment les propos de Donald Trump, lequel avait répondu sans finesse… En effet, le candidat trublion avait commenté l’intervention de la famille Khan en s’interrogeant sur le fait que la mère du soldat, vêtue d’un voile islamique, n’avait peut-être pas le droit à la parole. En difficulté avec ces affaires consécutives et la volonté d’Hillary Clinton de tout faire pour l’enfermer dans l’extrême-droite américaine, Donald Trump avait dû ensuite essuyer une rumeur quant à son attitude hostile avec un bébé pleurant pendant un de ses meetings.
L’enchaînement des attaques contre le candidat Républicain l’a donc bel et bien mis en difficulté. Alors que ses probabilités de victoire avaient dépassées celles d’Hillary Clinton fin juillet, elles se sont effondrées durant l’été.
Mais le milliardaire a plus d’un tour dans son sac. Après avoir changé d’équipe de campagne, il s’est prêté à quelques concessions. Il fera désormais ses discours sur un prompteur pour éviter les saillies spontanées et souvent difficiles à maîtriser. De même, Donald Trump a accepté de tempérer son discours pour ouvrir son électorat. Il concentrera la majeure partie de ses attaques contre Hillary Clinton, comme à son habitude… et cela pourrait bien payer.
En effet, après les diverses révélations de Wikileaks quant à la candidate démocrate, l’ancienne première dame a aussi son lot de difficultés à surmonter. Figure de l’hyperclasse, ses négligences répétées en matière de sécurité de ses emails peuvent lui coûter cher… D’autant que ses conversations ont été révélées par Wikileaks et qu’elles sont loin de rendre sympathique la pouliche de Barack Obama. Railleries envers plusieurs chefs d’Etat, suffisance et cynisme à outrance, les courriers d’Hillary Clinton n’ont pas eu le mérite de la rendre sympathique. Les dernières attaques en date portent sur son état de santé, s’appuyant sur des attitudes parfois très suspectes de la candidate. Des images récurrentes montrent également son garde du corps tenir une “seringue de secours”, comme s’il devait potentiellement avoir à administrer d’urgence une substance à la candidate à la Maison Blanche. Certaines rumeurs vont jusqu’à affirmer qu’Hillary Clinton souffrirait de la maladie de Parkinson, d’autres s’en tiennent à une simple épilepsie. Le but de la manoeuvre : détruire l’image de l’ex-première dame et la rendre incapables de gouverner aux yeux de ses électeurs…
Les derniers chiffres ont montré que la candidate démocrate, toujours en tête, perdait un peu de son avance. En effet, les moyennes de sondages la place à 47,6 % contre 40,9 % pour Donald Trump. Si le magnat de l’immobilier est à la traîne, les 10,2 % de Gary Johnson pourraient également jouer les arbitres… En effet, les électeurs libertariens pourraient plus facilement se rapprocher de Donald Trump que de la candidate démocrate dont les orientations sociales sont en contradiction avec leurs convictions.
Tout reste encore à écrire et la suite de la campagne promet encore de nombreux rebondissements car une chose est certaine, si Paris vaut bien une messe, pour la Maison Blanche, tous les coups sont permis.
Floriane Jeannin