Le Brexit pourrait coûter entre 0,1 et 0,2 point de croissance à la France

Jeudi, 7 juillet, 2016 - 14:15

Les signaux d'alarme s'enchaînent sur les marchés depuis le référendum. Le secrétaire d'État au Budget Christian Eckert a prévenu que la croissance française pourrait être amputée. À Londres, six fonds immobiliers ont été gelés en raison de retraits massifs, les banques sont affaiblies et la livre est au plus bas.

Dix jours après le Brexit, le secrétaire d'État au Budget Christian Eckert a estimé jeudi que le départ du Royaume-Uni de l'Union européenne pourrait amputer la croissance française de 0,1 à 0,2 point de PIB. «Une baisse de la croissance et de l'activité en Grande-Bretagne pourrait avoir une conséquence comprise entre 0,1 et 0,2 point de PIB, comme le disent les spécialistes», a déclaré M. Eckert sur LCP, rappelant l'importance des échanges commerciaux entre la France et le Royaume-Uni. «Aujourd'hui c'est encore un peu tôt pour le dire, là encore il faudra observer attentivement les choses», a-t-il néanmoins mis en garde.

Le ministre des Finances Michel Sapin avait estimé après le vote en faveur du Brexit qu'il n'y avait «pas d'inquiétude particulière» à avoir pour la croissance économique française, les moteurs de la reprise en France étant selon lui «internes», à savoir la consommation des ménages et l'investissement des entreprises. Après un premier trimestre solide, avec 0,6% de croissance du Produit intérieur brut, le gouvernement a récemment revu à la hausse sa prévision de croissance pour 2016 à 1,6%.

De l'autre côté de la Manche, le Royaume-Uni commence à en sentir les effets. Malmenées en Bourse, les banques britanniques ont reçu le soutien de la Banque d'Angleterre, qui leur a accordé des mesures d'aide d'urgence. Au lendemain du référendum, le gouverneur Mark Carney avait annoncé la mise à disposition de 250 milliards de livres de liquidités. Mardi, il a décidé d'assouplir les exigences en capital imposées aux banques afin de dégager 150 milliards de livres que les établissements pourront prêter sans délai aux ménages et aux entreprises. En moins de deux jours, six fonds investis dans l'immobilier, confrontés à des demandes de retraits massifs, ont été gelés.

Ces turbulences propagent une inquiétude généralisée sur l'ensemble des marchés européens, en proie à une grande nervosité. Et accélèrent notamment la défiance à l'égard des banques italiennes. Le problème n'est toutefois pas nouveau: ces banques sont bourrées de créances douteuses, ces prêts non performants logés dans leurs bilans qui pèsent des centaines de milliards d'euros au total. Et depuis plusieurs mois, Rome et Bruxelles ont engagé un bras de fer sur la manière de sauver ces banques qui pourraient contaminer les autres pays européens.

Source : Le Figaro