Un an après le 13 novembre: la France s’en relèvera

Par Emmanuelle Frankl
13.11.2016

La comparaison entre l’attentat du Bataclan et le massacre d’Oradour-sur-Glane en 1944 a été faite par Robert Hébras, survivant lui-même du massacre nazi (auteur du livre « Oradour-sur-Glane, le drame heure par heure »), 90 ans, soit l’âge d’être l’arrière-grand-père de certaines des victimes du 13 novembre.

 

 

 

« Lorsque j’ai vu le Bataclan, j’ai pensé à l’église, ses femmes et ses enfants », a-t-il indiqué à France 3 Limousin. « Ce qu’on a vu à Paris, je pense que c’est le summum de la barbarie… plus qu’à Oradour encore », a-t-il ajouté.

Car quelles références avons-nous pour appréhender de telles horreurs sur le sol français, à part les crimes des nazis ? Le terrorisme, les fusillades, c’est encore du domaine de l’appréhendable dans l’horreur, et du déjà-vu depuis la Deuxième Guerre mondiale, mais tuer des hommes, femmes et enfants dans un endroit clos ou avec peu d’ouvertures, mécaniquement, froidement et sans discontinuer pendant presque trois heures, ce n’est plus du terrorisme, cela va au-delà ! Tuer pour tuer, tuer « à la chaîne », l’État islamique ne le fait pas en Syrie et en Irak, préférant les meurtres spectaculaires : crucifixions, noyades, décapitations, immolations de dizaines de personnes à la fois, pas de meurtres de masse. C’est donc ce qu’il réserve aux Européens. Car ne nous y trompons pas : que s’est-il passé au Bataclan pendant de longues heures ?

Certains témoignages sont révélateurs : Certains rescapés les ont entendus se donner des conseils entre eux pour tuer le maximum de personnes. Des médecins ont témoigné sur les blessures qu’ils ont découvertes, qui n’ont pu être faites pour certaines que sur des personnes à terre. D’autres ont fait état d’amas de corps, pêle-mêle blessés et morts, sur lesquels tiraient les terroristes. Parmi tous ces témoignages, un autre retranscrit par Le Monde, fait état d’humiliations préalables aux assassinats : « C’était des francophones… des gamins qui riaient d’un rire d’adolescence en demandant à un mec de baisser son pantalon. » Cela a un nom, nous y sommes : nazislamisme.

La démonstration vient d’en être faite en France. Et qu’on ne nous conteste plus ce terme controversé, utilisé notamment par Ivan Rioufol, essayiste, et même sous une autre forme tout aussi forte par Malek Boutih : islamo-nazisme ! Alors, nous devons éradiquer ces Français-nazis (plus on avance dans l’enquête et plus on s’aperçoit qu’ils étaient français) sans états d’âme, par n’importe qu’elle méthode, où qu’ils se trouvent : les éliminer physiquement ou les ramener vivants pour être jugés, qu’importe, il faut les chasser et les traquer dans le monde entier, comme l’ont fait, par exemple, Serge Klarsfeld ou l’État d’Israël contre les criminels nazis.

La France s’en relèvera, elle s’en relève toujours, comme l’avait si bien exprimé l’historien Jacques Bainville, souvent repris (y compris dans ces colonnes) : « L’histoire de la France, c’est celle de l’élaboration et de la conservation de notre pays à travers des accidents, des difficultés, des orages, venus de l’intérieur comme de l’extérieur, qui ont failli vingt fois renverser la maison et après lesquels il a fallu la reconstruire ». Ces phrases écrites avant la Deuxième Guerre mondiale se sont vérifiées après celle-ci, preuve de leur justesse. En attendant, il va nous faut ne pas oublier et entourer de tous nos soins tous ces trentenaires (pour le plus grand nombre) mutilés atrocement, devenus handicapés à vie (pour certains), un vendredi soir à Paris, et qui auront sûrement ces images toute leur vie dans la tête. Les « gueules cassées » de 2015.