LE PS AU BORD DE LA CRISE DE NERF
La mobilisation contre la loi travail s’essouffle mais les plaies restent ouvertes à gauche. Le Parti Socialiste paye plus de 4 ans d’inaction et de maladresses pour ne pas dire d’incompétence. Honnis par la droite notamment du fait de la nomination de ministres comme Najat Vallaud Belkacem, Christiane Taubira ou encore Vincent Peillon, les gouvernements successifs n’ont pas non plus séduit la gauche du parti. Avec des ministres comme Manuel Valls et Emmanuel Macron, François Hollande s’est coupé de son aile gauche. Une tendance qui s’est renforcée avec l’utilisation récurrente du 49-3 notamment pour la loi travail.
Au plus bas dans les sondages et face à la grogne syndicale, le PS est allé jusqu’à annuler son université d’été pour des raisons de sécurité… Le maire de Montpellier, le dissident socialiste Philippe Saurel, un tantinet provocateur, a même proposé d’organiser l’université d’été dans sa ville juste après la réunion publique organisée par les partisans de Martine Aubry.
Les intentions de vote pour l’élection présidentielle sont faméliques pour le président Hollande et sa capacité à l’emporter dépendra grandement de ses adversaires à gauche. Jean-Luc Mélenchon, par exemple, ferait jeu égal avec le président lors du 1er tour. Une menace à néanmoins été écartée : la candidature écologiste de Nicolas Hulot. Le “monsieur vert”, a qui l’on prédisait près de 10 % des suffrages, a renoncé à se lancer dans le combat électoral, réduisant quasiment à néant les chances des écologistes de faire un score respectable pour ce scrutin.
Si les divergences de personnes sont fortes à gauche, se sont surtout les oppositions idéologiques qui pourraient empêcher une réélection de François Hollande et provoquer une débâcle aux législatives. Confrontée à l’exercice du pouvoir, la gauche a vu s’amplifier l’opposition entre sociaux-démocrates et gauche anti-capitaliste.
Si le tableau est bien sombre pour la majorité, le président a encore des cartes à jouer. Les cadeaux que François Hollande fera à son électorat à la rentrée pourraient lui permettre de ramener des voix pour 2017. Mais l’atout majeur du président reste probablement l’opposition. La droite divisée présentera probablement plusieurs candidats ce qui pourrait permettre à François Hollande de se qualifier au 2nd tour pour un duel contre Marine Le Pen et donc lui permettre de rester à l’Elysée…
Source : TV Libertés