Al-Quds Al-Arabi: l'ancien président Ahmadinejad arrêté ?

Dimanche, 7 janvier, 2018 - 14:28
L'ancien dirigeant a fustigé les dirigeants du pays qui "vivent loin des problèmes du peuple"

L'ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad a été arrêté samedi par les autorités dans la ville de Shiraz avec l'approbation du Guide de la Révolution islamique, Ali Khamenei, rapporte le site d'information Al-Qods Al-Arabi.

Lors d'un discours prononcé au début d'une manifestation contre le régime, Mahmoud Ahmadinejad, qui a dirigé l'Iran de 2005 à 2013, a affirmé que "certains dirigeants du pays vivent loin des problèmes, et ne savent pas ce qui préoccupe le peuple".

 
 

 

"Ils ne savent pas ce qui se passe réellement et l'Iran souffre maintenant d'un manque de ressources", a-t-il ajouté.

"Le gouvernement Rohani croit qu'il possède la terre et que les citoyens sont ignorants et ne comprennent rien, et les citoyens sont en colère contre le gouvernement parce qu'ils se sont appropriés l'argent de l'Etat".

L'ancien président a soutenu que son successeur, Hassan Rohani, et les ministres de son gouvernement n'acceptent pas les critiques dirigées contre les actions du gouvernement.

Vendredi, les Etats-Unis et la Russie ont affiché des divisions profondes sur l'Iran, lors d'une réunion controversée du Conseil de sécurité consacrée à ce pays où le pouvoir a organisé dans la journée de nouvelles manifestations en sa faveur.

"En 2018 nous ne resterons pas silencieux", a martelé l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, en justifiant sa demande dès mardi d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité, qui a provoqué des dissensions entre ses 15 membres. "Si on doit faire des réunions à chaque fois qu'il y a des manifestations dans un pays...", soupire un diplomate sous couvert d'anonymat.

Pour Nikki Haley, "le régime iranien bafoue les droits de son peuple". Elle a dénoncé les dépenses d'armement iraniennes aux dépens, selon elle, du bien-être de la population. "Le message de ce peuple, c'est cessez de soutenir le terrorisme", a-t-elle assuré en réclamant le rétablissement total de l'internet en Iran. Un point repris par les Pays-Bas, nouveau membre non permanent du Conseil de sécurité.

"C'est à l'Iran de régler ses propres problèmes", a asséné au contraire l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia en évoquant "une situation interne (qui) est en train de se normaliser" et en accusant Washington de "gaspiller l'énergie du Conseil". Le diplomate russe a évoqué des "prétextes fantaisistes" pour la tenue de cette session, en évoquant une "ingérence dans les affaires intérieures iraniennes".

Nouveaux rassemblements de soutien au régime

Dans une lettre mercredi à l'ONU, l'Iran, soutenue par la Turquie, avait dénoncé les "ingérences" des Etats-Unis à son égard, reprises vendredi par son ambassadeur aux Nations unies devant le Conseil de sécurité.

Contrastant avec le ton mesuré des Européens et de l'ONU, l'administration américaine de Donald Trump, qui est vent debout contre l'accord sur le nucléaire iranien signé en 2015, a apporté un soutien appuyé aux contestataires en Iran.

Les Etats-Unis ont imposé jeudi de nouvelles sanctions contre des groupes industriels iraniens soupçonnés de participer au programme de missiles balistiques de l'Iran.

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