Victoire historique de Donald Trump
La presse française, à l’unisson derrière la candidate démocrate depuis plus d’un an, a la gueule de bois. A grand renfort de sondages et de critiques, tout ce qui se fait de politiquement correct en France et aux Etats-Unis a défendu becs et ongles une candidate pourtant très largement suspectée de corruption, d’affaires diplomatiques douteuses et même de proximité avec des personnages condamnés pour des crimes sexuels… L’enthousiasme dans le camp démocrate s’est donc très vite évanoui. La défaite a été officialisée par l’appel téléphonique d’Hillary Clinton pour féliciter son adversaire, sans doute une manière de se mettre à l’abri des poursuites qui pourraient la mener tout droit derrière les barreaux… Sur l’élection en elle même, la carte des résultats est très claire. De nombreux Etats ont basculé contre toute attente à la faveur de Donald Trump.
Le candidat antisystème a bénéficié du vote des blancs déclassés mais aussi du soutien de minorités lassées par la politique menée depuis 8 ans par Barack Obama qui aura accentué la fracture raciale et sociale. Car c’est aussi là l’une des clefs du succès de Donald Trump, le bilan catastrophique de la gouvernance de l’actuel président des Etats-Unis, incapable d’apporter des réponses aux questions économiques. Depuis 3 mois, le président sortant a fait campagne pour Hillary Clinton, négligeant au passage son rôle de chef d’Etat… La vague Trump le fera donc sortir de la Maison Blanche par la petite porte et promet un moment savoureux lors de la passation de pouvoir !
Les raisons de la victoire de Trump ne sont cependant pas à chercher uniquement dans le rejet de ses adversaires mais aussi dans son style atypique et sa rupture avec la classe politique en place. Donald Trump n’est pas un apparatchik, il a dû lutter contre les appareils technocratiques de son propre camp, le parti Républicain ayant toujours vu d’un mauvais œil la montée en puissance du trublion milliardaire. Trump n’était pas seulement le candidat de la parole libérée, c’est aussi un programme économique.
Les instituts de sondage qui ont été incapables de prédire la victoire de Donald Trump vont maintenant nous expliquer pourquoi les Américains ont majoritairement voté pour le candidat républicain. Pourtant, il suffisait de lire son programme, sans se boucher le nez… pour comprendre ce qui pouvait séduire l’Amérique profonde. et ce qui l’a effectivement séduite. Contrairement à Hillary Clinton, dont la plupart des mesures, notamment économiques, étaient élitistes et macro-économiques, Donald Trump a fait des promesses qui parlaient aux américains.
Les impôts ? Il a promis de les baisser : le taux de prélèvement moyen aux Etats-Unis est de 39,7 %, il annonce un plafond à 33 %. Rappelons qu’en France, le taux de prélèvement moyen tous impôts et taxes confondus, est de…. 57 % ! L’impôt sur les sociétés ? Il promet de le faire passer de 35 à 15 %… Les Anglais n’ont pas fait mieux, en menaçant de passer l’impôt sur les sociétés à 10 % après le Brexit, pour rendre Londres encore plus attractif pour les entreprises du monde entier. Trump promet encore de supprimer les droits de succession, quand Hillary Clinton augmentait, elle, l’impôt sur le patrimoine, en abaissant son seuil de déclenchement.
A l’international, Donald Trump a également clairement annoncé la couleur : America First. Il a promis de sortir les Etats-Unis de l’OMC, l’Organisation mondiale du commerce. Autrement dit, ce sont les règles américaines qui s’imposeront désormais dans tous les échanges commerciaux : la loi du plus fort est encore la meilleure… Trump propose également de créer de nouvelles barrières douanières sur les produits fabriqués en Chine.
Mais Trump a aussi promis de faire des économies, le plus simplement du monde : en expulsant, d’abord, de 5 à 11 millions d’immigrés clandestins.. en leur coupant tout accès à l’assurance maladie… en rendant plus difficile l’accès à la nationalité américaine, quand Hillary Clinton voulait encore l’assouplir… A cela s’ajoute un plan de restructuration de la dette des étudiants américains : aux Etats-Unis, beaucoup d’étudiants doivent emprunter pour aller à l’Université...
Enfin, pour garantir aux Etats-Unis une longue et durable indépendance énergétique, Donald Trump envisage d’envoyer des troupes au MOyen Orient pour reprendre le contrôle des puits de pétrole aux mains de Daesh, en Irak, et en Syrie.. Dans le même temps, il compte libérer les contraintes pensant encore sur la fracturation hydraulique permettant d’exploiter le gaz de schiste… tout en cessant de financer les programmes de lutte contre le réchauffement climatique..
On le voit, le programme de Donald Trump est simple, simplissime, et électoralement, redoutablement efficace, il se résume en trois mots : America, America, America
En France et partout dans le monde les réactions des politiques sont partagées et parfois bien prudentes… Ceux qui critiquaient sans retenu Donald Trump hier doivent aujourd’hui faire profil bas devant celui qui est à présent le chef d’Etat de la 1ère puissance mondiale.