Salah Abdeslam : la salle de sport ou la peine de mort ?

07.07.2016

Depuis quelques jours, les réseaux sociaux et une partie de la classe politique s’émeuvent des « libertés » dont bénéficierait Salah Abdeslam, islamiste et logisticien présumé dans les attentats du 13 novembre.

C’est le député Thierry Solère, des Républicains, qui a révélé, indigné, qu’Abdeslam bénéficierait d’une « salle de sport » (en réalité une cellule de prison aménagée avec un rameur et deux autres appareils de musculation qui devraient arriver) dans la prison.

Plusieurs remarques :

– Salah Abdeslam est présumé innocent jusqu’à ce que son jugement intervienne. Maintenu à l’isolement dans des conditions drastiques (filmé en permanence, notamment) et dans l’interdiction de fréquenter d’autres détenus, il n’y a donc rien de choquant à ce qu’il puisse bénéficier d’activité physique sans que le centre pénitentiaire de Fleury-Mérogis prenne de risques pour d’autres détenus.

– La peine de mort n’existe pas en France. Même si Salah Abdeslam était condamné pour son rôle dans les attentats de novembre 2015, il purgerait une peine de prison et serait amené, un jour, à en sortir, la perpétuité n’existant pas réellement en droit français.

Est-il raisonnable, dès lors, de prendre le risque, par des brimades durant des années – et la privation de sport en est une -, de transformer un homme en animal sauvage, qu’on remettra en liberté dans le futur ?

Non, Salah Abdeslam n’est pas en détention provisoire au Club Med, mais à Fleury-Mérogis, une prison dans laquelle aucun indigné ne souhaiterait ne serait-ce que passer quelques journées.

Oui, il y a une hypocrisie fabuleuse dans ce pays : des politiques s’indignent qu’un détenu dangereux et ennemi de la France fasse du rameur dans une cellule de quelques mètres carrés et, dans le même temps, se refusent à rétablir la peine de mort pour les terroristes et leurs complices en France. Dans le même temps, ils se refusent également à nommer « prisonnier politique » des individus qui sont pourtant suspectés d’avoir commis des attentats en raison de leur appartenance à une idéologie et à une religion…

Messieurs les donneurs de leçons, Messieurs les politiques, ayez le courage de vos opinions et réclamez le rétablissement de la peine de mort en France. Sinon, considérez Salah Abdeslam comme un présumé innocent, donnez-lui le statut de prisonnier politique et laissez-le faire du sport et ne pas devenir une bête sauvage !

Yann Vallerie pour Boulevard Voltaire