Panafricanisme : Unité Des Differentes Manifestations D’africanité
Le panafricanisme est l’unité des différentes manifestations d’africanité, une théologie de la libération (pour reprendre un concept cher à Dom Helder Camara) au sens afrocentrique. C’est un courant qui suit la tradition unitaire des grands Empires de l’Afrique précoloniale (Empire Manden, Empire Wagadu, Empire Ashanti, Empire Kongo, Empire Zoulou, Dahomey, Empire d’Ethiopie, Kemet). La solidarité et le désir d’union sont une caractéristique de la Civilisation Africaine, et ce désir s’est projeté dans sa Diaspora tout au long de l’histoire.
QUILOMBISME ET MARRONAGE : PREMIÈRE FORME DE PANAFRICANISME
Le panafricanisme est une éthique appliquée depuis 1600 avec les Quilombos au Brésil (le plus célèbre était le Quilombo Dos Palmares, dont l’un des dirigeants célèbres était Zumbi Dos Palmares), Royaumes autonomes construits par des Noirs qui pratiquaient le marronage, c’est-à-dire l’opposition au système esclavagiste et capitaliste. Une tradition de résilience et de résistance qui inspira la Cérémonie Vaudou du Bois-Caïman le 14 août 1791 (inaugurée par Dutty Bukman, initié à la Spiritualité par une Femme Noire) : ainsi furent posées les bases de la Révolution haïtienne qui débutera au bout de 9 jours, dirigé par des Neg Marrons (résistants) qui ont vaincu l’armée napoléonienne. Haïti est devenue la première République Noire de l’histoire, sous la direction de Jean Jacques Dessalines.
PANAFRICANISME ANTICOLONIAL ET NÉGRITUDE : DEUXIÈME FORME DE PANAFRICANISME
Le sentiment africain d’unité sera récupéré par des théoriciens comme Benito Silvayn, Martin Delany et plus tard Marcus Garvey. Ce dernier a conceptualisé l’idée d’un Empire Noir Africain économiquement et politiquement puissant, et du retour de tous les Afro-descendants en Afrique. Pour Garvey, précurseur du Nationalisme Révolutionnaire Noir avec une approche panafricaine, tous les Noirs devaient se sentir Africains et non citoyens de territoires extérieurs à l’Afrique. À l’époque, un courant philosophico-littéraire connu sous le nom de « Négritude » avait émergé dans le monde francophone diasporique et ses figures les plus radicales étaient les Sœurs Nardal, Aimé Césaire, Léon Goltran Damas (et Senghor, bien qu’il devienne plus tard occidentaliste). Tous étaient des fondamentalistes de l’identité Négro-africaine. Ces visions furent exportées en Afrique en 1945 grâce à des personnalités telles que Kwame Nkrumah, Sékou Touré, Hailé Sélassié, Julius Nyerere, Jomo Kenyatta, Ruben Um Nyobe, Lumumba (opposants au colonialisme et defenseurs de la décolonisation). Mais après le colonialisme, les anciennes puissances coloniales ont continué à dominer certaines nations africaines avec la collaboration de dirigeants africains anti-panafricains et anti-révolutionnaires. Des années après la décolonisation, un nouveau mal est apparu : le néocolonialisme, et ses opposants étaient des personnalités telles que Sankara et Kadhafi.
LE PANAFRICANISME SOUVERAINISTE, TRADITIONALISTE ET MULTIPOLAIRE CONTRE LE GLOBALISME NÉOLIBÉRAL : TROISIÈME FORME DE PANAFRICANISME
Aujourd’hui, le panafricanisme du XXIe siècle, que nous portons, se trouve confronté à un nouveau mal à combattre : le globalisme néolibéral (sur le plan économique et social). La nouvelle résistance dans la diaspora implique un « néo-marronage » (pour construire des communautés noires autonomes et intersolidaires), un nécessaire sankofa (pour une révolution conservatrice afrocentrique que je définis comme « sankofisme »), une Négritude Intégrale (comme une exaltation de ce que nous sommes, autour d’un Logos africain) et une « néo-quilombisme » des consciences pour un retour à notre Identité Intégrale et à notre Tradition fondamentale face au magma libéral-progressiste. Tandis qu’en Afrique, elle doit s’appuyer sur le concept continentaliste/afro-impérial que je définis comme « Afrokratie », dans lequel le pouvoir économique et politique sera à nouveau acquis, pour un Heartland tellurique panafricain face à la thalassocratie mondialiste, pour une Afrique fédérée, libre, souveraine, dans un monde multipolaire, et ouverte à tous les Afro-descendants du monde.
Dans ce néo-panafricanisme, l’Afrique doit se constituer comme un Empire puissant (avec une Culture valorisée, avec une Tradition fondamentale, avec une langue qui nous unit), dans lequel s’opérera un retour à notre Âge d’Or (le Zep Tepi) face à la dégénérescence de l’Age du Fer (l’anti-Tradition portée par l’Occident).
L’Afrique renaîtra, car ses fils et ses filles sont engagés dans ce projet civilisationnel.
En l’honneur de Dieu Tout-Puissant !
En l’honneur des Ancêtres !
Pour l’union de l’Homme Africain et de la Femme Africaine !