PANAFRICANISME ET EURASISME: UN DESTIN COMMUN
Il y a 1 mois, j'ai eu l'occasion de rencontrer Maurizio Murelli, éditeur et défenseur en Italie du multipolarisme (matérialisé par la pensée douginienne appelée "Quatrième théorie politique"). La connaissance de Maurizio Murelli a été l'une des meilleures connaissances (dans le contexte culturel-politique) de mon activisme jusqu'au moment où j'écris. L'une des meilleure, car intellectuellement nous sommes face au même sort (bien que cela puisse sembler latent).
Maurizio Murelli est un défenseur du multipolarisme (concept qui soutient l'idée de plus grands espaces, impériaux et terrestres, qui ont le droit d'exister conformément à leur ontologie et à leur réalité, face à la monopolarisation maritime américaine) dans sa configuration eurasienne, ainsi que nous, les panafricanistes nous le défendons dans la configuration endo-africaine. Face à l'arrogance de l'OTAN et de l'atlantisme, le panafricanisme et l'eurasisme soutiennent une grande résistance à l'impérialisme yankee (qui combat toutes les pensées qui veulent créer des Empires traditionnels).
Avec Murelli, nous partageons la pensée de penseurs tels que René Guénon et ses disciples de l'école pérennialiste (Traditionalisme intégral), mais aussi des penseurs tels que Nietzsche et d'autres. L'idée d'une Tradition primordiale commune à tous (defendue par l'école pérennialiste), nous autres panafricanistes au 21e siècle, nous la connectons à des penseurs africains tels que Ahmadou Hampâte Bâ (grand défenseur de la tradition orale africaine) ou le Mystique ésotériste Tierno Bokar. Cette manifestation de la tradition primordiale dont Guénon a parlé (et ses disciples) dans tous les courants, se trouve dans chaque émanation religieuse ou spirituelle en Afrique (un chrétien comme Simon Kimbangu, un soufiste comme Cheikh Ahmadou Bamba ou un traditionaliste comme Ogotemmeli, peuvent être différents dans l'aspect exotérique, mais quelque chose ésotérique les unit).
Avec Murelli, nous partageons l'idée que ni le système libéral, ni le système communiste, ni nationaliste ne peuvent être viables. Le chemin impérial et géopolitique-traditionnel est la seule solution face aux idéologies modernes. Suivant les traces du brillant penseur Alexandre Douguine, Murelli défend la quatrième théorie politique (qui veut reprendre le meilleur des 3 théories du XXe siècle, pour les surmonter), tout comme nous avons décidé de suivre le chemin de l’Afropolarisme (qui sera basé sur un panafricanisme qui ne s'aligne plus sur le marxisme ou d'autres idéologies loin de notre cogito de civilisation).
Le concept de «mondialisme» (à differencier de la mondialisation) et sa phase étendue qui est l'altermondialisme représente une menace à la fois pour le camp panafricain au 21e siècle et pour l'eurasisme.
Lorsque j'ai commencé mon activisme en 2018, en Italie (avec des conférences et des manifestations contre le franc CFA au début), j'ai rapidement réalisé que CERTAINES associations africaines en Italie ont été contaminées par le gauchisme et étaient le symbole de l’altermondialisme. C’est pourquoi le panafricanisme diasporique, rejetant toute collusion avec la gauche et la droite, doit mener une résistance au mondialisme, s’éloigner du modernisme dégénéré décadent et collaborer en synergie (sans cooptations ni paternalisme idéologique, évidemment) avec des réalités telles que la l’eurasisme dont Murelli (parmi tant d’autres en Italie) est un représentant important. Le panafricanisme et l’eurasisme sont confrontés à des défis communs. À l’ère du multipolarisme émergent, il est plus important que jamais que les différentes idéologies continentalistes se parlent. C’est la seule façon de mettre un terme à la lèpre thalassocratique mondialiste.
Farafin Sâa François Sandouno, Fondateur & Président de l’Observatoire Afropolar.