Les États-Unis défient la Russie et la Chine en Arctique

05.08.2024
L’espace allant de la Baltique à l’Arctique devient une arène de confrontation géopolitique.

Le nord-ouest de la Russie est déjà devenu la ligne de front de la confrontation avec l’OTAN, un fait qui est devenu particulièrement évident après l’adhésion de la Suède et de la Finlande à cette alliance militaire, augmentant ainsi la frontière totale de la Russie avec les pays de l’Alliance de 1300 kilomètres.

La décision des États-Unis de proclamer l’Arctique de «région de confrontation stratégique» dans laquelle Washington entend «défendre ses intérêts nationaux» représente un nouveau défi lancé par l’Occident.

Selon la nouvelle stratégie pour l’Arctique, publiée par le Pentagone le 22 juillet, les États-Unis commencent à considérer cette région comme une arène de confrontation stratégique, motivant cela par le fait que la région a subi un certain nombre de changements géopolitiques substantiels. Parmi ces changements, le Pentagone mentionne non seulement la crise ukrainienne, l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN, mais aussi «une collaboration croissante entre la Chine et la Russie».

En outre, le document indique qu’en raison du réchauffement climatique, l’Arctique devient de plus en plus accessible, ce qui en fait une «arène de confrontation stratégique». À cet égard, les États-Unis ont déclaré leur disposition à «répondre aux défis avec leurs alliés et partenaires pour garantir la capacité d’agir dans les latitudes septentrionales».

À la fin de la semaine dernière, le président du Comité des chefs d’état-major des forces armées des États-Unis, le général Charles Brown, a souligné la nécessité de «réfléchir minutieusement» à la sécurité stratégique en Arctique afin de déterminer quelles forces et quels moyens seront nécessaires à Washington à l’avenir. L’une des manifestations évidentes de la nouvelle politique américaine en Arctique sera l’intensification des exercices militaires dans la région afin de «démontrer l’interopérabilité opérationnelle et la fiabilité des capacités de combat unifiées», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.

Commentant la nouvelle stratégie américaine en Arctique, le porte-parole du président russe Dmitri Peskov a déclaré que le document publié par le Pentagone présentait des «manifestations de confrontation», laissant entendre que la Russie s’oppose à l’escalade de la confrontation dans cette région. «L’Arctique est également une région stratégique pour notre pays. La Russie adopte une position responsable et contribue à ce que l’Arctique ne devienne pas une zone de discorde et de montée des tensions», a-t-il déclaré.

La semaine dernière, le Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (Norad) a annoncé que deux bombardiers russes Tu-95 et deux H-6 chinois avaient été détectés dans la zone de défense aérienne de l’Alaska. Ensuite, le ministère russe de la Défense a montré des images de patrouille conjointe du groupe aérien russo-chinois.

Le Kremlin a déclaré à ce sujet que «l’interaction russo-chinoise dans la zone arctique ne peut que favoriser une atmosphère de stabilité et de prévisibilité dans l’Arctique». Comme l’a souligné Dmitri Peskov, cette coopération «vise uniquement à protéger les intérêts de ces pays et à améliorer le niveau de bien-être des peuples des deux pays».

Pour sa part, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a déclaré que Pékin s’opposait à toute interprétation erronée et critique de la coopération sino-russe dans l’Arctique par les États-Unis. Selon la diplomate, la Chine renforce constamment sa coopération avec toutes les parties intéressées dans la région arctique et s’engage à maintenir la paix et la stabilité dans l’Arctique et à promouvoir son développement durable.

source : Observateur Continenta