La Macédoine convoitée par les américains
Le 24 courant auront lieu des élections législatives anticipées en Macédoine, décidées après la démission du Premier ministre, Nikola Grouevski, à l'issue d'une cabale organisée contre lui par des mouvements stipendiés par les services américains, tels que les Fondations Georges Soros qui fleurissent dans les pays de l'est de l'Europe.
Dépourvue certes d'accès à la mer, la Macédoine occupe néanmoins une place stratégique importante au cœur des Balkans, attirant la convoitise des Américains. Elle est entourée par la Grèce, la Bulgarie, la Serbie, l'Albanie et le Kosovo. Durant son histoire, illustre depuis Alexandre le Grand, elle a subi des mutations territoriales, des mouvements migratoires à l'instar de la vague de migration actuelle qui frappe le continent européen, enrichissant sa culture mais compliquant la compréhension des enjeux politiques aussi bien de ce pays que de cette région de l'Europe. Cette complexité et cette mosaïque s'illustrent par le nom qu'elle a offert à des plats composés de mélanges de légumes ou de fruits, à l'instar de la « balkanisation », une terminologie qui fait référence au processus de fragmentation des Etats et des régions en entités plus petites, hostiles les unes envers les autres.
En effet, la Macédoine contemporaine s'est tissée au cours des guerres des Balkans, entre le XIXème et le XXème siècle, comme le décrit bien le journaliste et essayiste, Milenko Nedelkovski : d'abord, lors des soulèvements contre les Ottomans dont le plus célèbre est celui du 2 août 1903, le jour de la Saint Elie, ensuite son passage à une autonomie limitée sous la Fédération de Yousolavie, en 1944, avant d'accéder à l'indépendance en 1991, à l'issue de la chute de l'ex-Union soviétique et la dislocation de la Fédération yougoslave.
Mais cette indépendance n'est pas dépourvue de difficultés qu'elle rencontre avec ses voisins. La Grèce lui conteste son nom, craignant une sécession d'une partie du nord de son territoire, à l'instar du pays Basque partagé entre la France et l'Espagne.
Dans une moindre mesure, la Serbie et le Bulgarie sont méfiants de leur voisin et maintiennent avec lui des relations distantes. L'essor économique de la Macédoine, pays limitrophe de la Bulgarie et de la Grèce, membres de l'Union européenne qui endurent des difficultés, augmente cette crainte.
Par ailleurs, les rapports entre la Macédoine avec l'Albanie sont difficiles en raison d'un conflit opposant les Macédoniens d'origine albanaise, de confession musulmane, aux Macédoniens chrétiens de rite orthodoxe. Ce conflit a éclaté en 2001, menaçant ce pays d'une sécession au profit du Kosovo, ce qui explique aussi ses relations actuellement tendues avec cette province.
Cet imbroglio est un terrain d'expérimentation favorable aux projets visant la création du chaos non seulement dans les Balkans mais dans l'ensemble des pays de l'Est de l'Europe allant jusqu'aux frontières de la Russie.
Les Américains, présents dans la région comme ils le sont dans le Caucase, alimentent ces divisions et ces conflits par le biais du « soft power », notamment à travers les Fondations précitées de George Soros.
L'ambassade américaine de Skopje est une véritable forteresse, un bâtiment impressionnant s'étendant sur plusieurs hectares avec une technologie sophistiquée, pour dissuader et exercer une hégémonie sur cette région. Les Macédoniens semblent excédés par ces intrigues et soutiennent massivement leur Premier Ministre sortant, Nicolas Gruevski, candidat du parti patriote (VMRO-DPME) à ces élections qui, nous l'espérons, confirmeront l'indépendance de ce pays.