Intervention de Lucien Cerise lors de la conférence mondiale sur la multipolarité
Bonjour à tous,
Pour commencer, je souhaite préciser la raison de ma présence à cette conférence : j'ai participé en 2012...
Ensuite, je souhaite préciser encore une deuxième chose, qui est la raison de ma présence à cette conférence : j’ai participé en 2012 à la traduction en français du livre d’Alexandre Douguine, « La Quatrième théorie politique ». J’ai un niveau débutant en langue russe, je n’ai donc pas fait la première traduction, mais j’ai corrigé les erreurs de traduction en comparant la traduction française avec le texte original. J’ai aussi écrit le résumé du livre que l’on trouve au dos du livre (quatrième de couverture), et que je lirai pour conclure mon intervention.
Mon domaine de recherche est l’ingénierie sociale. La multipolarité est synonyme de gouvernance décentralisée. Chaque peuple est responsable de son territoire car il est le mieux placé pour en prendre soin. Je suis mieux placé que mon voisin pour prendre soin de ma maison et de mon jardin. La multipolarité est synonyme de gouvernance par l’ordre et de néguentropie sociale. Les globalistes, de leur côté, essayent de gouverner par le chaos et l’ingénierie sociale, approche scientifique des phénomènes sociaux dans une perspective de « conduite du changement » dérivée des applications de la cybernétique et de la psychologie dans les domaines du management, du marketing et de la sécurité des systèmes. Il s’agit de la méthode générale de piratage et de transformation de tout être social, permettant la modification furtive, planifiée et durable du comportement de cet être social (entreprise, organisation, population) le plus souvent pour le détruire. Les deux concepts clés de l’ingénierie sociale sont l’hameçonnage, sorte de « séduction mortelle » fondée sur l’abus de confiance et l’usurpation d’identité, et le conflit triangulé, ou « guerre par procuration ». Cette méthode est généralisée dans l’Occident collectif, ce qui faisait dire à Vladimir Poutine que c’était l’empire du mensonge. En effet, ces notions trouvent des applications géopolitiques dans la transitologie, méthode des globalistes pour provoquer des putschs, des révolutions colorées, des opérations psychologiques, du terrorisme sous faux drapeau, des guerres hybrides et des changements de régime, dont les conséquences dramatiques sont visibles en Ukraine et en Syrie. La question se pose donc avec urgence : que faire face à cette gouvernance mondiale et unipolaire par le chaos ? J’ai résumé mon point de vue dans la 4ème de couverture rédigée pour l’ouvrage d’Alexandre Douguine, La Quatrième théorie politique – La Russie et les idées politiques du XXIe siècle :
« Quand la Droite et la Gauche en politique ne veulent plus rien dire, quand les libéraux et les libertaires sont d’accord sur l’essentiel, quand les trois grandes théories politiques du XXe siècle, le communisme, le fascisme et le capitalisme ont prouvé leur incapacité à gouverner, que reste-t-il à faire ? Il reste à inventer une Quatrième théorie politique, nous dit Alexandre Douguine, l’un des penseurs les plus écoutés aujourd’hui en Russie. Sa pensée, située au-delà des clivages idéologiques artificiels et des réflexes conditionnés par les médias, préconise de se ressourcer aux spiritualités traditionnelles pour affronter l’avenir de manière résolument conquérante. La guerre est donc déclarée au postmodernisme occidental, ce mélange morbide de société du spectacle et de consommation émanant de l’empire anglo-saxon et de ses projets de domination mondiale définitive. Douguine montre que la construction d’un monde multipolaire fondé sur des valeurs de vie authentiques ne sera possible qu’en maintenant à tout prix une extériorité à l’Occident atlantiste et globaliste. Comment ? En préservant sans condition la souveraineté géopolitique des puissances du continent eurasiatique, Russie, Chine, Iran, Inde, ainsi que le continent africain, garantes de la liberté des autres peuples sur la planète. Véritable manuel de guérilla culturelle, cet ouvrage démontre une fois de plus que les idées ne se défendent toujours en dernier recours qu’avec des armes. »