Diaspora Africaine: Vers un nuuveau panafricanisme
L’évolution des idées a permis l’apparition d’une nouvelle diaspora africaine qui pousse vers un nouveau panafricanisme.
À chaque époque, à chaque phase historique, lorsque la conscience noire se consolidait de plus en plus pour une véritable ”afrocratie”, un courant appelé gauchisme, se définissant humaniste, anti-raciste et spécialiste de questions de l’Afrique ou des Antilles, a toujours voulu avoir une rôle paternaliste envers les Africains et les Afro-descendants. Un courant qui, derrière la bien-pensance occidentale, a toujours méprisé la posture de tout leader noir qui voulait prioriser les intérêts de son peuple. Quelle est l’origine de ce mépris de la part d’un certain gauchiste occidental ? Quelles sont les raisons ?
LE GAUCHISME COMME ENNEMI DE L’AUTO-DÉTERMINATION EN AFRIQUE
Nous l’avons dit, ce courant gauchiste a toujours voulu avoir un rôle paternaliste allant ainsi à l’encontre du processus d’autodétermination du peuple noir. Cette forme dégénérée de gauche à la fin du 19ème siècle a contribué à la pensée coloniale, raciste, de la hiérarchisation des ”races” supérieures et inférieures, issu du courant des Lumières. L’un des représentants de cette pensée fut Jules Ferry en France, il fut l’un des nombreux personnages qui firent l’apologie du colonialisme à son époque.
”Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai! Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures…” (…) ”Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures…” (Jules Ferry, dans un discours en 1875)
En Italie, on pourrait citer Agostino Depretis ou Francesco Crispi, deux représentants de la ”Sinistra Storica” (gauche historique) qui étaient impérialistes par essence, et voyaient la corne de l’Afrique comme leur “plat d’attiéké”. Il faut aussi souligner que au sein de la gauche occidentale, il y avait deux dichotomies : ceux qui croyaient, comme Ferry, que le colonialisme était un processus destiné à civiliser les ”races” inférieures, à apporter le progrès et la modernité.
L’ÉPOQUE COLONIALE
D’autre part, au contraire, il y avait une partie de la gauche qui s’opposait au colonialisme, parce ses partisans considéraient, comme disait Vladimir Lénine, que l’impérialisme n’était rien d’autre que la phase suprême du capitalisme, et par conséquent on ne pouvait s’opposer à l’un sans s’opposer à l’autre. Cette différence entre la gauche et le gauchisme est très importante.
Au fil du temps, ce gauchisme a donc cru avoir le monopole sur les Africains, se servait de ces derniers, tant à l’époque coloniale que post-coloniale pour récolter des voix et galvaniser son agenda politique. Cela n’a jamais changé. Cette posture perdure : utiliser les Africains comme réservoir électoral, puis disparaître après les élections, a toujours été une ”tradition” gauchiste.
LE GAUCHISME FACE À LA PENSÉE NOIRE LIBRE
Un point qui fait exaspérer le gauchisme est le fait qu’un Africain, en particulier si panafricaniste, veut mettre la fraternité afro-descendante au centre. Les faits historiques ont montré que le monde hiérarchique actuel est gouverné par la suprématie blanche, co-responsable de nos maux. En disant cela, est-ce qu’on stigmatise tous les Blancs ? Bien sûr que non ! Il est nécessaire d’avoir une démarche critique vis-à-vis de l’élite hégémonique occidentale, et non s’en prendre aux peuples.
Sommes-nous en train de dire que les Noirs seraient les seules victimes d’un système oppressif et que le citoyen occidental lambda ne souffre pas face au même système ?
Évidemment que non ! L’hydre turbo-capitaliste déracinée et apatride est essentiellement ”démophobe” (anti-populaire, pour utiliser un néologisme), et aujourd’hui la loi du marché étouffe tout le monde.
Les prolétaires d’Afrique et d’Europe souffrent de la même manière (même si, soyons précis, le prolétaire caucasien est toujours beaucoup plus avantagé à certains égards qu’un prolétaire africain). Ceci étant précisé, il est évident que les peuples occidentaux n’ont pas de fautes, mais dans un monde hiérarchisé, pour les Africains il est nécessaire de privilégier la solidarité envers les siens et trouver des solutions à ses problèmes communautaire.
Le gauchisme, mais aussi le système politique caucasien en général, ne peut tolérer qu’un Africain rejette catégoriquement l’alignement sur les idéologies qui ont montré les limites en Afrique (courant trotskiste, libéralisme, social-démocratie, marxisme, capitalisme, etc.).
On comprend difficilement que l’africain veuille suivre sa propre voie idéologique, en harmonie avec l’ontologie de sa propre civilisation, sous la lignée de ses ancêtres, car chaque civilisation a ses réalités.
NI DE GAUCHE, NI DE DROITE : TOUT SIMPLEMENT PANAFRICANISTES
Les afro-descendants, où qu’ils soient, doivent donc être vigilants face à une gauchisme qui les infantilise et exploite leur vraie souffrance.
PANAFRICANISME : CES NOUVELLES FIGURES
On ne peut marcher avec une force politique, ni y voir un rôle messianique, quand bien qu’elle revendique une attitude antiraciste (précisons : un faux antiracisme car libéral et intégrationniste, sans jamais se prononcer sur la hiérarchisation en classe des peuples qui génère par la suite l’aporophobie/pauvro-phobie), ignore volontairement, stigmatise tout un courant souverainiste africain, revendiqué par les figures comme Kemi Seba, Nathalie Yamb et la nouvelle génération africaine sur le continent berceau de l’Humanité.
À l’appui de cela, on peut souligner qu’en Italie, en 2019, certains anciens-cadres du Partito Democratico (Parti Démocrate), ont déclaré que le fait que le franc CFA est une monnaie coloniale, serait une mensonge. Pour cette gauchisme, il est beaucoup mieux de parler de tout ce qui n’est pas primordial pour nos intérêts africains. Cependant, nous précisons que, même s’il faut prendre ses distances avec ce courant de gauche, il ne faut jamais tomber dans le piège d’une extrême-droite xénophobe, à laquelle il faut fermement s’opposer.
Cette extrême-droite qui construit son discours autour du nationalisme réactionnaire, la défense des valeurs prétendu traditionnelles (prétendu parce que comme l’enseigne l’école pérennialiste de René Guénon, la Tradition avec un t majuscule est un concept divin, tandis que la coutume que l’on présente comme tradition est anti-traditionnelle, une construction moderne de l’homme) , mais qui au final stigmatise tout non-occidental, par des campagnes démagogiques anti-immigration, sans toutefois se prononcer sur les causes de cette immigration, à savoir le turbo-mondialisme (colonialisme au 21ème siècle) qui saigne le continent africain.
Lorsque nous parlons d’autodétermination idéologique et intellectuelle, cela signifie n’avoir aucune paternalisme face à qui que ce soit. Ni de droite, ni de gauche, ni d’extrême droite, ni d’extrême gauche, ni de centre, tout simplement panafricanistes.
Pour revenir au gauchisme, important de souligner que si vous ne vous alignez pas sur son diktat, des épithètes caricaturales vous seront lancées.
Voulez-vous l’autodétermination intégrale sous tous les aspects ? Vous êtes un radical noir ! Parlez-vous de la souveraineté africaine comme voie de salut en disant que vous êtes d’abord en faveur des intérêts de l’Afrique ?
Vous êtes un populiste ! Parlez-vous de la complicité d’Israël dans le soutien aux dictateurs africains, rappelant combien il est nécessaire de prendre ses distances avec cette nation colonialiste et prédatrice, après que son oligarchie a soutenu la traite des esclaves ou l’apartheid en Afrique du Sud ? Vous êtes un antisémite !
Vous dites que les bases militaires occidentales doivent ”rémigrer” chez elles, ainsi que le néo-colonialisme sous toutes ses formes ? Vous êtes un extrémiste anti-occidental !
Vous dites que vous n’êtes pas contre les mariages mixtes, mais que l’union entre l’Homme Noir et la Femme Noire est primordiale à une époque où le mondialisme veut nous éradiquer ?
Vous êtes un raciste ! Vous dites que vous n’êtes pas intéressé par aux histoires de gauche comme de droite ? Vous êtes un rouge-brun !
Comprendront-ils un jour que ce n’est que leur fantasmagorie ? Que la seule chose qui intéresse la jeunesse africaine est la justice sociale de nos populations et une Afrique souveraine, libérée, unifiée, multipolaire qui collaborera avec ceux qui nous respectent dans une perspective synallagmatique (gagnant-gagnant) ?
C’est aux jeunes afro-descendants et africains de prendre leur destin en main, et que personne désormais personne ne lui dise qui est le bon ou le mauvais.
Entreprenons un schéma idéologique dont nous serons les seuls maîtres !
Entreprenons l’Afrocratie (nom que donnons à une idéologie qui sera alignée sur nos concepts, sur le pouvoir et l’auto-détermination afro). C’est la seule voie pour être vraiment libres, pour que la diaspora africaine fasse émerger de nouvelles idées.
https://www.nofi.media/2022/04/diaspora-africaine-panafricanisme/79762