Deux questions sur l'émergence d'un monde multipolaire
Bon, je suis Ernest Tchiloemba-Tchitembo, le docteur Ernest Tchiloemba-Tchitembo de la République du Congo, diplomate, juriste, enseignant et conseiller diplomatique du chef du gouvernement. Je voudrais remercier les éminents organisateurs de cet événement, notamment Monsieur Nikolay Malinov, Monsieur Alexander Dugine, Monsieur Rafael Machiado et tous les modérateurs. Alors, je suis très heureux et en même temps très honoré de conter parmi les participants à cet échange sur un terme transfrontalier, d’une importance toute aussi frontalière et l’émergence d’un nouveau monde multipolaire.
Des voix, qui fout l’autorité dans l’opinion publique internationale, ont souligné avec beaucoup de pertinence l’importance du terme. Je ne crois pas avoir quelque chose de plus intelligente à ajouter. Cependant, en guise de contradiction, je voudrais développer quelques arguments qui font notre conviction sur l’irréversibilité.
Le monde multipolaire est dans les relations internationales au vingt-neuvième siècle. Ces développements nous amènent à trouver des réponses aux interrogations suivantes: Quel ordre géopolitique et juridique international espérons-nous? C’est la première interrogation. Et la deuxième interrogation: Quels sont les pôles et les mécanismes d’émergence du monde multipolaire?
Alors, pour la première question, la première interrogation « Quel ordre géopolitique et juridique international espérons-nous? », je voudrais commencer par dire ceci. Dans un monde où la capacité de l’homme est de concevoir et de produire sans cesse des armes qui peuvent anéantir la planète Terre en tels minutes et peut-être d’autres planètes aussi, dans un monde où nous savons avec certitude que la planète Terre est le seule endroit de l’univers qui accueil la vie et il n’y a pas d’alternatifs à la préservation de la vie, les états et les nations ont au minimum un consensus universel sur la consolidation des mécanismes qui préservent les institutions de la civilisation planétaire.
Une question qui revient sans cesse dans les débats aux organes onusiens, c’est-à-dire des Nations Unies, et celui du multilatéralisme et de la gouvernance mondiale aux Nations Unies. Aujourd’hui l’humanité a besoin du multilatéralisme universel et inclusif, celui qui implique une gestion des affaires du monde en concertation permanente avec tous les acteurs des relations internationales, même dans le context bien compris par tous les rapports inégalés des forces dans le monde et des intérêts nationaux souvent divergents. C’est ce qui justifie l’existence des mécanismes et l’exclusivité du multilatéralisme et de la gouvernance mondiale comme l’Assemblée Générale de l’ONU et le Conseil de Sécurité. A l’envers, le multilatéralisme régional qu’il a éte pratiqué dans les institutions restreintes comme le G7, le G8 ou dans des organisations régionales comme l’Union Européenne et l’OTAN, ne serait substitué au multilatéralisme aux Nations Unies.
Depuis l’adoption en septembre de l’an de 2000 de la Déclaration du Sommet Millénaire qui affirme le rôle exceptionnel que l’Organisation des Nationes Unies est appeléé à jouer dans cette nouvelle ère mondiale, dans le nouveau epoque introduit par l’expression devenu familière de la mondialisation. Les défis sans cesse croissant aux communautés internationales doivent faire face et agissent de plus en plus la gestion des exercices de la gouvernance globale. La préservation de la paix et de la sécurité nationale dont le Conseil de Sécurité est collectivement le garant exceptionnel devrait être au cœur des débats sur le multilatéralisme universel inclusif. Ces débats ne devraient plus occulter la question de l’existence de l’OTAN et de la présence des bases militaires étrangères sur les territoires d’autres états, notamment des pays africains.
La proposition du Président Poutine d’une sécurité unie pour l’Europe, est raisonnablement à s’estendre aux cinq continents de la planète en renforçant le système international de la sécurité collective. Les contours esquissés dans des domaines des exercices du leadership de l’organisation ainsi esquissée, ils se posent logiquement la question des moyens et des mécanismes qui rendent ce leardership plus effectif dans la gouvernance mondiale.
Or, depuis plusieurs décennies, cette gouvernance mondiale sait les deux problèmes. Le premier est la place et le rôle des états dans le processus de prise des décisions au sein des Nations Unies. Il est notoire que l’légalité de jure des états – membres ne garantit pas actullement une place égale et le rôle tout aussi égale dans les organes de prise des décisions. Le processus de prise des décisions, par exemple, au sein du Conseil de Sécurité, était un exemple et la parfaite illustration du déséquilibre qui existe encore.
Le deuxième problème, qui sans doute est le plus complexe, est la participation des acteurs non étatiques au processus de prise des décisions. De même, comment parvenir à un point pour que que les activités de ces acteurs non-étatiques au plan international et dans le cadre des partenariats avec les gouvernements des états ne mettent pas en difficulté les institutions professionnelles de ces états et ne violent pas leur souveraineté nationale mais plut tôt à la réalisation des objectifs des Nations Unies.
La deuxième question que je voudrais aborder rapidement dans le temps qui nous est imparti, c’est les pôles et les mécanismes d’émergence d’un monde multipolaire. C’est ici qu’on aborde sûrement le problème et le rôle de la Russie et des États-Unis d’Amérique dans la construction d’un nouvel ordre mondial. La première rencontre, en juin 2021, à Genève en Suisse, entre le Président de la Fédération de Russie Monsieur Poutine et le Président des États-Unis d’Amérique Monsieur John Biden, a suscité beaucoup d’espoir dans le monde au-delà des frontières de l’Europe pour progresser justement vers le consensus universel dont je venais de parler toute à l’heure. Malgré les divergences notées sur des nombreux points, notamment des questions des droits de l’homme ou des cyberattaques, les deux hommes ont apprécié leur échange. Cette rencontre a constitué le signal positif, mais il n’a pas pu, malheureusement, résister à l’évolution des événements, notamment de la crise ukrainienne. Dans la construction d’un monde multipolaire on peut aussi penser au rôle et à la capacité des BRICS et imposer un monde, effectivement, plus de la multipolarité. L’intérêt croissant cette semaine nous l’avons noté des nombreux pays qui veulent adhérer aux BRICS, notamment des pays africains, on en a 19 et peut-être un peu plus, montrent que les BRICS ont la capacité de rééquilibrer le multilatéralisme à l’échelle internationale. Une fois encore je vous remercie tous pour votre patience à m’écouter.