Charlotte, nouveau théâtre des luttes ethniques
Garde nationale renforcée, couvre-feu et état d’urgence ! Voilà le climat qui règne à Charlotte aux Etats-Unis. Contrairement aux deux nuits précédentes, la soirée de jeudi soir s’est plutôt déroulée dans le calme. Dans le centre-ville, les manifestants brandissaient des pancartes proclamant “Arrêtez de nous tuer” ou “La résistance est belle”. En revanche, sur une autoroute, les forces de l’ordre ont dû lancer des grenades lacrymogènes pour disperser des manifestants qui s’étaient couché sur le sol. La veille, un homme a été mortellement blessé par balle, 44 personnes ont été interpellés et 2 policiers blessés à l’oeil.
Les versions divergent sur la mort de Keith Lamont Scott. Selon les forces de l’ordre qui ont refusé de diffuser la vidéo, le policier ayant tiré était directement menacé par l’homme qui refusait de lâcher son arme. Selon ses proches, il n’était pas armé et tenait seulement un livre. Le couvre-feu instauré jeudi par le maire restera en vigueur jusqu’à la révocation de l’état d’urgence décrété par le gouverneur de l’Etat. Pour le candidat républicain à la Maison Blanche, Donald Trump, les violences s’expliquent par les lois qui régissent la communauté noire.
Aux Etats-Unis, la communauté noire est souvent pointée du doigt pour sa violence. Elle ne représente que 13 % de la population américaine mais est à l’origine de près de la moitié des crimes violents. Et si les policiers américains sont souvent accusés de racisme, rappelons qu’ils tuent autant de blancs désarmés que de noirs désarmés. Par ailleurs, le mouvement “Black lives matter”, en français “les vies noires comptent”, fondé par le milliardaire Georges Soros, incite au meurtre de policiers blancs. Le 16 septembre dernier une femme policier avait abattu Terence Crutcher, un noir non armé et les mains en l’air. Elle a été inculpée pour homicide involontaire.