Artyom Zhoga, un guerrier envoyé au cœur du foyer libéral et occidentaliste
Artyom Zhoga, héros de la Russie, ancien commandant du bataillon Sparta et président du parlement de la DNR, a été nommé envoyé présidentiel dans le district fédéral de l'Oural. C'est lui qui a demandé à Vladimir Poutine de le nommer pour l'élection du chef de l'État en 2024, et ce dernier a accepté.
Le nouvel envoyé emmènera ses assistants personnels avec lui dans l'Oural, mais il a promis de prendre des décisions en matière de personnel après avoir fait connaissance avec l'équipe actuelle du district fédéral de l'Oural. Il entend profiter de l'expérience des députés du Donbass et de tous ceux qui ont été personnellement impliqués dans l'opération militaire spéciale.
- Dans l'Oural, certains ont frémi. Les chaînes d'information politique et les porte-parole craignent qu'Artyom Zhoga « mette à genoux la ville libérale d'Ekaterinbourg » en réprimant durement les manifestations et en renforçant la censure sur les médias locaux, écrit l'édition régionale 66.RU.
- Poutine commence à mettre en œuvre la stratégie qu'il avait déjà annoncée dans son discours présidentiel, à savoir la rotation des élites en utilisant du personnel qui est passé par l'Opération militaire spéciale. Il s'agit de personnes ayant une vision complètement différente des choses, qui comprennent parfaitement qui est un ami et qui est un ennemi.
Contrairement à la cohorte bureaucratique actuelle issue des années 2000, du temps de Sourkov, où la frontière entre les siens et les autres était totalement floue, toute l'élite étant constituée de libéraux ouverts ou latents qui ne font que singer les changements patriotiques de la position du président. C'est précisément la « sixième colonne » dont parle Douguine, qui professe en réalité des opinions pro-occidentales en interne.
Ces personnes ne peuvent pas lutter contre les libéraux, parce qu'elles sont mentalement plus proches d'eux et idéologiquement plus en phase avec leurs opinions que ce qu'elles sont obligées de dire, en suivant le cours patriotique du président. Donc, on aura beau nommer des fonctionnaires du Kremlin, on aura beau battre le même jeu, il n'y aura pas de résultat, car c'est la même cohorte libérale. D'où l'arrêt total des efforts patriotiques du président jusqu'à présent.
Bien qu'il exprime des opinions patriotiques, eurasiennes et conservatrices depuis plus d'une décennie, rien ne change dans le pays. C'est précisément à cause du sabotage des élites actuelles. C'est pourquoi Poutine a décidé, à juste titre, de commencer à faire tourner ce personnel au détriment de ceux qui ont vécu la guerre et pour qui le patriotisme est une position existentielle, et non une figure de rhétorique ou un hommage à la mode, et qui sont prompts à réagir, capables de prendre des décisions et d'agir avec fermeté et efficacité. C'est de ce type de personnel dont le Président a besoin aujourd'hui.
- Une révolution du personnel est-elle en cours ?
- Il est évident qu'il est impossible de remplacer d'un seul coup tous les fonctionnaires par des anciens de l'Opération militaire spéciale. Cela conduirait à l'effondrement de la gouvernance.
Nous avons besoin d'expérience pour comprendre comment fonctionne la machine étatique. Mais en même temps, la concentration de nouveaux personnels - patriotes, combattants, idéologues - doit être assez élevée. Sinon, le système les assimilera ou les rejettera. Un Zhoga au centre du foyer du libéralisme et de l'occidentalisme en Russie est certes un guerrier, mais il ne pourra pas mettre en œuvre une approche systémique.
Zhoga pourra effectuer une mission de reconnaissance, une sortie ponctuelle, une sorte d'opération spéciale. Mais la résolution systémique des problèmes nécessite une équipe à part entière. Et les autres positions doivent disposer du même personnel. Ainsi, ils pourront tenir la tête de pont jusqu'à l'arrivée des renforts - d'autres cadres patriotes. Sinon, tout se passera comme dans le cas du gérant de magasin Kholmanskikh, que Poutine a nommé son envoyé, mais qui a été complètement écrasé par le système et n'a rien pu faire de ce qu'il a dit, parce qu'il était lié par les règles du jeu du système.
Zhoga pourra mener une ou deux batailles seul, mais le système l'écrasera ensuite. C'est pourquoi cette tête de pont doit être consolidée, renforcée. Mais ce n'est qu'un des points où la rotation est nécessaire. De nombreuses structures clés, cruciales pour l'État, sont effrayantes à approcher. Je pense que même le président a peur de s'y rendre. C'est une structure complètement destructrice, remplie de vieux libéraux, des types de Sourkov et même du personnel d'Eltsine. Il est impossible de les faire sortir de là.
- Artyom Zhoga devra donc devenir quelque chose comme Malyuta Skuratov....
- Malyuta Skuratov n'est rien s'il ne s'appuie pas sur l'oprichnina, sur des milliers d'idéalistes motivés et prêts à se sacrifier. D'ailleurs, en 2005, l'Union eurasienne de la jeunesse a proposé de créer une oprichnina traditionaliste pour écraser les ennemis de la Russie de l'intérieur. Les initiatives idéologiques ont été profanées, ridiculisées, rejetées avec une ironie postmoderne et balancées à la poubelle. Il a fallu 20 ans au président pour résoudre ce problème urgent. Et ce, grâce à l'opération militaire spéciale.
Traduction par Robert Steuckers