Sarkozy en campagne à droite

10.06.2016

Identité nationale et appel au peuple contre les minorités, tels étaient les deux grands axes du discours de Nicolas Sarkozy, prononcé mercredi soir dans la banlieue de Lille. Devant 800 personnes, dont une quarantaine de parlementaires, le président des Républicains a exalté les valeurs de la France, pays chrétien qui doit être “respecté” par “ceux qui veulent y vivre”. Face à ”l’immigration massive et le communautarisme”, Nicolas Sarkozy s’est demandé si la France pouvait conserver son identité. Il a également attaqué la perte d’autorité de l’Etat laissant la “tyrannie des minorités” s’exercer dans le désordre, rappelant notamment l’urgence de “fixer les règles d’un nouvel islam de France”.

Sans être officiellement candidat à la primaire, Nicolas Sarkozy profite des avantages financiers et logistiques de son statut de président de parti pour lancer sa campagne. Une position dénoncée par ses concurrents. Pour Alain Juppé, ce flou discrédite l’appareil partisan. De son côté, François Fillon laisse Nicolas Sarkozy “face à sa conscience”, qualifiant sa candidature de “secret de polichinelle”. Juridiquement, rien n’oblige Nicolas Sarkozy à démissionner et les règles de la primaires sont claires : les membres de la direction des Républicains ont jusqu’au 25 août pour se déclarer. Le président du Sénat, Gérard Larcher, a toutefois annoncé la saisie de la haute autorité de la primaire pour examiner la situation.

En attendant, Nicolas Sarkozy doit également gérer les tensions avec l’UDI et son président, Jean-Christophe Lagarde, ne semble pas prêt à rendre les armes. Dimanche dernier, lors d’une élection législative partielle dans l’Ain, les centristes n’ont pas soutenu le candidat Républicain. En représailles, Nicolas Sarkozy a annoncé qu’aucune circonscription ne leur sera réservée en juin 2017. Les centristes sortants seront toutefois assurés de ne pas avoir de challenger Républicains face à eux. Un petit privilège puisqu’en cas de victoire à la primaire, l’ancien chef d’Etat devra s’assurer de leur soutien pour l’emporter à la présidentielle.

Source : TV Libertés