Le Brexit fait tabula rasa

13.07.2016

Le Brexit révolutionne le paysage politique britannique. Chez les Tories comme au Labour, la succession des chefs s’organise. Alors que le ministre de l’Intérieur Teresa May sera désigné comme premier ministre, le travailliste Jeremy Corbyn est mis en minorité au Labour.

Le Brexit remet les pendules à l’heure. Chez les Conservateur du Tories, une nouvelle page se tourne. Malgré sa victoire lors du référendum, Boris Johnson a renoncé à prendre les rênes du pays estimant qu’il n’était pas équipé pour. Le ministre de la Justice, Michael Gove, qui avait annoncé sa candidature pour succéder à David Cameron a été éliminé du deuxième tour de la sélection des candidats à la tête du parti. Le ministre de l’Energie Andrea Leadsom a quant à elle annoncé lundi qu’elle se retirait de la course et apporte son soutien au ministre de l’Intérieur Teresa May, désormais seul en lice pour prendre le 10 Downing street. Teresa May, 59 ans, fille de pasteur anglican, était déjà la favorite du parti et des media avant le forfait de sa concurrente. Et pour cause, elle s’était engagée contre le Brexit et pour le mariage homosexuel. Elle se déclare par ailleurs contre les quotas de réfugiés imposés par Bruxelles et contre le regroupement familial pour les étrangers les plus modestes. Teresa May a clairement affirmé qu’il n’y aura pas de tentative pour rester au sein de l’UE. Elle devrait donc être désignée à la tête du parti avant septembre. A droite du Parti conservateur, Nigel Farage a quitté le parti eurosceptique UKIP mais conserve son siège au Parlement européen. Il a déclaré vouloir retrouver une vie privée, mais on murmure en hauts lieux que des pressions, voire des menaces, l’aurait fait céder, alors qu’il avait déjà été victime d’une tentative d’attentat à la voiture piégée. D’autres vents soupçonnent des problèmes de santé, bouleversant ainsi les priorités de l’ancien président du UKIP.

A gauche, au Labour, la situation est explosive. Le chef du parti travailliste, le trotskyste Jeremy Corbyn fait face à une véritable fronde. Angela Eagle, chargée de l’économie du shadow cabinet, a annoncé lundi sa volonté de prendre le parti. Elle recueille d’ailleurs le soutien de la majorité des députés de l’opposition. Notons qu’en 2008, elle avait qualifié de “fiction catastrophiste” la crainte des Libéraux-démocrates de voir arriver la récession après l’éclatement de la bulle immobilière. De droite à gauche, il faut donc tout reconstruire. Une reconstruction qui risque bien d’abolir le clivage partisan traditionnel et qui pourrait laisser place à plus de liberté pour le peuple.

Face au consensus trouvé autour de Teresa May, l’actuel ministre de l’Intérieur sera nommé premier ministre demain mercredi. David Cameron se dit heureux, ajoutant qu’il voit en Teresa May quelqu’un capable de donner au pays le leadership dont il a besoin.

Source : TV Libertés